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Vie de La Brochure
13 novembre 2013

Renaud Jean-Jules Fourrier

Jules Fourrier a été élu député communiste en 1936. Il a refusé le pacte germano-soviétique en 1939, et sous l’effet du désarroi a accepté, un an après, de voter les pleins pouvoirs à Pétain. Il a reconnu cette "grosse erreur" dramatique de sa vie, pas seulement en paroles, mais dans les actes. Sa Résistance dès 1940, l’a conduit en camp de concentration puis à la Libération il a gravité dans les cercles qui donneront le PSU pour rejoindre ensuite la LCR. A la fin de sa vie, il habitait près de chez moi et je l’avais interrogé en 1995 sur Renaud Jean et Gaspérine, deux personnages sur lesquels j’avais entamé une étude qui, pour Renaud Jean, paraîtra vingt ans après. Voici sa réponse.  JPD

 

L’Isle Jourdain les 11-1-1995
Cher camarade,
Bien reçu ta lettre où tu me demandes des anecdotes sur Renaud Jean et sur le docteur Galpérine. Avec un peu de retard je réponds à ta demande sur une partie de la vie militante des deux militants en question. Voici les faits.
J’ai côtoyé les deux de la même façon. Renaud et Galpérine, les [ ?] militaient sur le même terrain politique.
Renaud Jean était un grand militant sur les problèmes paysans, j’ai passé avec lui, pendant mon mandat, de nombreuses heures, quand il faisait lui-même son courrier. Il était président de la commission de l’agriculture sous la chambre du Front Populaire, fondateur de l’organisation la Confédération nationales des paysans travailleurs, et en même temps membre de la C.E. de l’Internationale communiste, maire de sa commune et conseiller général du Lot et Garonne.
Il n’était pas d’accord constamment avec la politique de Staline et il ne manquait pas de le dire hautement.
Un fait important marque sa vie militante. Au cours d’une manifestation en faveur des paysans travailleurs à Yvetot en Normandie, il avait été brutalisé durement par les fascistes des Chemises vertes du fameux Vicomte Dorgères. Sous les auspices du Président Herriot, la Chambre du Front populaire s’était levée pour apporter sa solidarité envers Renaud Jean. J’ai gardé un grand souvenir de ce militant qui était resté modeste et simple mais qui avait une force qui le marquait quand il répondait aux culs blancs comme il le disait si bien. Il était un défenseur des planteurs de tabac et des résiniers des Landes. Il restera dans l’histoire du monde paysan.

Pour Galpérine, ce n’est pas la même chose. Il était stalinien d’une grande envergure. J’ai milité avec lui à l’Association des Travailleurs sans Dieu. Il était le président et moi j’étais membre du Comité central. Il était aussi adjoint au maire communiste de Bagnolet. Il était spécialement désigné par l’Internationale Communiste comme militant dirigeant la lutte contre la politique d’emprise de la papauté de Rome, à l’époque où le PCF menait une forte campagne contre l’obscurantisme de la religion catholique. J’étais secrétaire de la section du XVe des Travailleurs sans Dieu et en même temps secrétaire du rayon P.C., le plus fort par le nombre de militants, et membre de la C.E. de la Fédération de Paris Ville du P.C. Galpérine était un militant de la Région parisienne et Renaud jean un grand militant de la défense paysanne sur le plan national.
Voilà mon cher camarade des renseignements sur les deux militants du PC, que tu me demandes dans ta lettre. Donne-moi une réponse sur toutes ces lignes. Il ne me reste plus qu’à te souhaiter une bonne année pour toi, pour le journal et pour votre organisation pour 1995. Salut fraternel d’un militant qui reste communiste face à l’ennemi commun.

Jules Fourrier

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