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Vie de La Brochure
30 juillet 2014

Qui a peur des Catalans par Montalban

Qui_a_peur_des_catalans

 

En août 1996 Manuel Vázquez Montalbán, écrivait l'article ci-dessous que je reprends au moment où le référendum pour l'indépendance de la Catalone fait débat d'après cet article de ce jour dans Le Monde.

 

 

Article du Monde du 30 juillet 2014

Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, et le président régional de la Catalogne, Artur Mas, se sont rencontrés mercredi 30 juillet, au palais de la Moncloa, à Madrid, après huit mois de relations gelées.

Renouer avec le dialogue ne les a toutefois pas pour autant mis d'accord :  M. Rajoy a réaffirmé qu'un référendum sur l'autodétermination de la Catalogne serait  « illégal ».

 M. Mas, lui, s'est redit « décidé » à l'organiser :

 « Mon message a été exactement le même qu'il y a un an, nous sommes décidés à poursuivre. Nous voulons le faire dans le cadre de la légalité et, dans la mesure du possible, en accord avec l'Etat. [Néanmoins], la conclusion de la part de l'Etat est qu'il n'y a aucune proposition de rechange hormis le fait de dire que c'est illégal ».

Depuis qu'en décembre M. Mas a annoncé, unilatéralement, la date d'un référendum d'indépendance qu'il entend convoquer le 9 novembre, malgré l'interdiction de Madrid, tout dialogue avait été rompu. Il aura fallu la pression des associations de chefs d'entreprise catalans et madrilènes qui leur ont demandé de renouer les discussions, et les critiques de l'opposition face à l'immobilisme régnant des deux côtés, pour que cette réunion soit possible.

Après cette réunion, difficile d'imaginer une solution rapide et claire au blocage des relations entre Madrid et Barcelone. La démission du nationaliste modéré Josep Duran i Lleida, de son poste de secrétaire général de la coalition Convergence et Union (CiU), le 22 juillet dernier, est un mauvais signe. Porte-parole de la coalition au Congrès des députés, il défendait une « troisième voie », entre la re-centralisation offerte par Madrid et l'indépendance vers laquelle semble se diriger la Catalogne : une voie confédérale, reconnaissant la nation catalane et améliorant ses capacités d'autofinancement.

 ÉQUILIBRES FISCAUX

M. Rajoy avait clairement laissé entendre, avant même la réunion, qu'il ne souhaitait pas aborder la question d'un possible référendum sur l'indépendance. « Il dira au président de la Généralité que la souveraineté nationale est indivisible et inaliénable », avait expliqué lundi la numéro deux du Parti populaire (PP), Maria Dolores de Cospedal.

En revanche, il était prêt à parler de tous les sujets qui rentrent « dans le cadre de la Constitution ». Amélioration du système de financement ? Transfert de nouvelles compétences ? Promesses d'investissement ? Difficile de savoir quels dossiers avanceront dans les prochains mois. D'autant que le chef de l'exécutif conservateur est sous la pression de la frange la plus à droite de son électorat et une part de ses barons, qui verraient d'un très mauvais œil des concessions à M. Mas.

 Le chef de la Généralité de son côté a fait voter une loi de consultation régionale au parlement de Catalogne, afin de doter la région autonome de la capacité légale d'organiser un référendum consultatif. Après s'être engagé personnellement à le convoquer en novembre auprès de ses alliés indépendantistes de la Gauche républicaine catalane (ERC) et de ses électeurs et de l'Assemblée nationale catalane (ANC), la puissante plateforme citoyenne qui chaque 11 septembre organise de grandes manifestations en faveur de l'indépendance, il lui serait difficile de reculer. Cependant, il ne fait pas de doute que si cette consultation était convoquée officiellement, Madrid saisirait le Tribunal constitutionnel et la bloquerait.

Malgré la promesse de nouvelles grandes mobilisations en faveur de l'indépendance le 11 septembre prochain, lors de la Diada, la fête de la « nation catalane », M. Mas arrivait affaibli mercredi à la Moncloa. La publication des équilibres fiscaux entre les différentes régions autonomes espagnoles a réduit de moitié – sept milliards d'euros – le montant que la Catalogne réclame au titre du déficit fiscal (la différence entre les impôts prélevés en Catalogne et reversés ensuite sous forme d'investissement et de financement). Surtout, elle a démontré que d'autres régions sont beaucoup plus lésées par l'actuel système de financement, comme la Communauté de Madrid ou les Iles Baléares.

D'autre part, le scandale qui touche le parrain politique de M. Mas, l'ancien président de la Généralité, Jordi Pujol, depuis qu'il a avoué, vendredi 25 juillet, avoir maintenu sa fortune dans un paradis fiscal, a atteint sa crédibilité.

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