Moissac : Violences faites aux femmes
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Initiative originale et pourtant réussie preuve que parfois il est bon de sortir des sentiers battus et pas seulement pour dénoncer l’univers si courant des femmes battues… Courant ? Pour toutes les infos concrètes voir article de Moissac au coeur
A Moissac le représentant de la mairie a joué son rôle en indiquant qu’à la Gendarmerie c’est 32 dossiers qui sont sur la table, 32 dossiers pour combien d’autres qui restent cachés sous les pressions les plus diverses. Pour avoir discuté une fois avec un gendarme il reconnaissait que les violences intrafamiliales étaient plus que tout leur pain quotidien.
A Moissac le sous-préfet a joué son rôle en rappelant quelques exemples culturels qui prouvent qu'autrefois les femmes battus c'était comme un signe… d'amour. Donc le triste exemple de Mistinguett : I´m´fout des coups /I´m´prend mes sous, / Je suis à bout / Mais malgré tout / Que voulez-vous…. C'est mon homme !
A Moissac il a donc été question d’une démarche originale avec peintures et poésies pour dire une émotion si souvent intériorisée et si rarement publique. Deux types de poésie ont été à l’honneur, une d’ici et l’autre d’ailleurs et j’ai vérifié, une fois de plus, que la poésie est faite pour être lue à haute voix, quand le roman ne peut qu’être une lecture intérieure.
Parmi les poésies celles de Marie-José Saintigny que nous avons contribué à faire connaître en les publiant aux Editions La Brochure. En voici une, lue avec émotion le 24 novembre devant une soixantaine de personnes alors qu'au même moment une soixantaine de personnes étaient au centre Culturel à écouter une conférence de Renat Pautal. Beaucoup de vie sociale à Moissac... J-P Damaggio
A demi mots
J’les ai soufflés à demi mots
Mais tu n’as pas compris mes maux
Les ai remisés au cachot
Au creux de moi, sans dire un mot
La vie a repris son chemin
Et moi ma peau de chagrin.
Les mots non dits, même à demi
Ont fait de moi ma propre ennemie
L’automne m’a laissée tomber
Le printemps n’a rien bourgeonné
Et l’été….soleil voilé
Mais l’hiver a dominé
Dans ce cœur tourmenté.
Amour, Violence, Tempête, Désert
Un tsunami de désespoir
De l’arrogance dans ton regard
Juste avant le mépris !
J’les ai hurlés à en vomir
Mais ton cœur était parti…ailleurs,
Sur le mirage des unions
Au paradis des illusions.
J’les ai saignés de toutes mes veines
Mais on n’peut rien contre la haine
Alors mon corps s’est vidé
De son sang, de ses tripes,
De ses envies, de son Amour
Pour ne laisser place qu’à la peur.
La peur de vivre et d’aimer
La peur de la chute sans pouvoir se relever
La peur du vide et du cachot
Dans lequel ressuscitaient d’autres maux.
Je les entends bouger la nuit
Ils me réveillent pour me nuire
Invitent à venir le chagrin
Et font la fête jusqu’au matin.
Le désespoir passe à son tour,
Pour compagne la solitude
Et allez… encore un jour
A s’liquéfier pour un Amour
Si longtemps bafoué,
Maltraité, violenté, sodomisé
J’les avais dits à demi-mots
L’Amour à mort était un faux.
Marie-José Saintigny