Squaws, la mémoire oubliée
Ce livre a déjà fait l'objet de plusieurs présentations sur divers médias et il le mérite (voir ci-dessous). Cependant je m'étonne que l'accent ne soit pas mis sur un point qui me passionne depuis très longtemps : les différences de colonisation entre Espagnol, Anglo-saxons et Français. Le livre en se penchant sur les femmes indiennes ne pouvait que nous conduire vers la question du métissage et les formes qu'il a pu prendre de Québec à Santiago de Chili.
C'est me semble-t-il un élément clef du livre. Et d'abord d'où vient le mot métissage ? Il vient de l'espagnol. Aux Amériques Cortès donnera l'exemple faisant des Espagnols les champions du métissage pour des raisons religieuses et économiques. Un métissage par en haut pour la gloire, qui aura vite ses limites surtout quand les métis réclameront des droits.
Bien sûr les premiers anglo-saxons aussi si confronter au métissage (les hommes étant plus nombreux que les femmes) mais leur colonisation, surtout économique, va faire que des femmes de Grande-Bretagne seront envoyées aux colonies pour y être vendues à des fins de mariage (et non d'esclave) et en même temps des mesures seront prises contre le métissage.
Côté français la colonisation est celle des coureurs des bois pour qui le métissage est naturel et populaire.
Je reste shcématique.
Bien sûr, au bout de la route la colonisation reste la colonisation mais la réflexion sur les formes diverses renvoie comme un miroir, le portrait des différences de société des trois pays impérialistes de l'époque.
Et le livre qui va des origines à l'actualité récente permet de suivre un fil majeur de l'histoire sociale.
Il évoque une question qui mériterait une autre étude spécifique : la présentation d'Indiens en France comme bêtes de zoo.
Des éléments sont apportés dans le livre mais avec le cas des Indiens Osages étudiés par l'association OK OC, on s'aperçoit que le phénomène est bien antérieur aux années 1880.
Bref, un livre important à la magnifique iconographie. Jean-Paul Damaggio
Vous pouvez lire la revue Causette
Pour l’écrivain, réalisateur et ethnologue Patrick Deval, les Amérindiennes sont les grandes …
Ou la journaliste Claire Richard sur Rue89, le mercredi 26 novembre 2014
Pourriez-vous citer un nom de chef indien ?
Peut-être Geronimo, Crazy Horse, Sitting Bull ou Cochise, si le sujet vous botte, que vous êtes fan de westerns ou que vous vous êtes récemment refait l’intégrale des Lucky Luke.
Mais une femme indienne célèbre ? Une « squaw » illustre ? Il y a de fortes chances qu’aucun nom ne vous vienne à l’esprit – à part peut-être, celui de Pocahontas ?
Ou sur l'Express, Colin Henry qui le 05/12/2014 écrit :
Dans un livre paru le 15 octobre, Patrick Deval révèle ce quel'Europe (et sans doute l'Amérique aussi) ignore peut-être encore de la gente féminine des natifs américains. Edité par la maison Hoëbeke, Squaws, la mémoire oubliée est l'occasion de redonner à ces femmes négligées par l'Histoire la place qu'elles méritent.
Une référene sur le Monde CULTURE ET IDEES le 13.11.2014 :
Les squaws sont les grandes oubliées de l'histoire américaine. Si nous connaissons les destins tragiques des chefs apaches Cochise et Geronimo, si les sombres épopées des peuples Sioux ou Iroquois ont frappé notre imagination, si les grands romanciers et les westerns d'Hollywood se sont passionnés pour les guerriers, nous savons peu de chose des Indiennes. « Squaws. La Mémoire oubliée », de Patrick Deval (Hoëbeke, 224 p., 26,90 €).
Vous y verrez un magnifique diaporama.