Wurmser en 1982 et l'excision

L'Humanité 8 octobre 1982 :  A ce moment là, André Wurmser continuait son billet très bref en Une de l'Huma. Je propose une lecture commentée de celui-ci :

 La série noire

Ce Malien qui avait excisé sa fillette ne savait que répondre : "Cela se fait, en Afrique". L'attachement à ce qui se fait est ce qui fait obstacle au progrès, au bonheur. Seulement pendant trois quarts de siècle, tout ce qui put se faire en Afrique noire fut d'obéir au pouvoir colonial. Or, comme sa date de naissance lui était demandée, ce Malien dit seulement : "1948". Il n'en savait pas davantage. De 1985 à 1958, la puissance civilisatrice a exploité le Mali et elle ne lui a même pas apporté… l'Etat civil ! Ce qui montre assez bien que tout le retard de ces peuples ne leur pas imputable. André Wurmser

 André Wurmser est un écrivain, grand manieur de la langue française.

D'un côté l'excision et de l'autre l'état civil. / Sortir de l'excision c'est sortir d'un attachement.

Manquer d'état civil c'est la faute au pouvoir colonial.

 Ce texte révèle un optimisme possible, celui de la sortie d'un "attachement" et un négatif évident et bien nommé "le pouvoir colonial".  Il reste à savoir jusqu'à quand les effets du pouvoir colonial vont peser pour empêcher la sortie de l'attachement. Car après le colonialisme, il y a le post-colonialisme et le post-post colonialisme. Trente ans après le Mali est encore plus dans l'excision.

 Dans le face à face il y a juste un point qui me choque, surtout sous la plume de Wurmser. L'état civil n'existe en France que contre ceux-là même qui sont les porteurs du pouvoir colonial. L'état civil c'est le produit d'une révolution.  Dans le face à face il y a juste un point qui me choque, surtout sous la plume de Wurmser. L'attachement n'est pas un attachement ! C'est la marque d'une aliénation religieuse.

 Pourquoi les révolutionnaires de France n'ont-ils pas pu aider les révolutionnaires du Mali à faire leur révolution ? Jean-Paul Damaggio