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Vie de La Brochure
15 mars 2015

Sylvia Pinel dans Marianne

 

bénis (2)

Marianne vient de consacrer quelques articles aux ministres du gouvernement. Nous reprenons celui sur Sylvia Pinel qui n'est pas très professionnel quand on fait appel à "certains conseillers" et autres bruits de couloir. Mais je pense qu'il représente assez bien la réalité. J-P Damaggio

SYLVIA PINEL, UNE TRISTE HISTOIRE

« C'est par piston qu'on entre au paradis », écrivait Mark Twain. En enfer aussi, apparemment. Le 16 mai 2012 en fin d'après-midi, Sylvia Pinel, jeune radicale de Tarn-et-Garonne, reçoit un coup de fil de Jean-Marc Ayrault : à la surprise générale, elle est nommée ministre déléguée à l'Artisanat, au Commerce et au Tourisme. Si cette protégée de Jean- Michel Baylet, le patron des radicaux de gauche, entre au gouvernement, c'est que son mentor, représentant logique du PRG dans le casting hollandais, est empêché par une procédure juridique - de laquelle il est depuis sorti blanchi. Direction Bercy, donc, où Sylvia Pinel fait partie des nombreux secrétaires d'Etat placés sous la tutelle de Pierre Moscovici. Autant le dire tout net : la néophyte n'y fait pas d'étincelles.

« Elle était braquée, figée, mal à l'aise sur les points techniques et refusait toute notion de réforme par le compromis », se souvient Grégoire Leclercq, patron de la Fédération des auto entrepreneurs. A la faveur du remaniement d'avril 2014, cependant, la ministre, épuisée par la révolte des « poussins », attaquée sur le label du « fait-maison » (qu'elle a vidé de son contenu), et raillée jusque dans sa maison - certains conseillers de «Mosco» archivent cruellement ses communiqués, qu'ils jugent « collectors » -, cette ministre peu épargnée et déjà usée est... promue En effet, le départ des écolos du gouvernement dope le pouvoir de négociation des radicaux : le vote vert n'étant plus acquis à l'Assemblée, le soutien PRG se garantit avec un portefeuille digne de ce nom. Et c'est ainsi que Sylvia Pinel devient ministre du Logement. Sans y être préparée le moins du monde. Qu'un dossier aussi crucial pour le pays et aussi douloureux pour les Français soit confié à une personne sans appétence ni compétence particulière dans le domaine et ce à la seule fin de satisfaire une logique de casting, voilà qui en dit long sur l'affaissement de notre politique et sur le cynisme désinvolte qui règne en plus haut lieu. Un tel dossier - l'un des plus urgents, probablement, avec l'éducation et l'emploi - aurait nécessité que l'on soigne le recrutement. Las ! Au reste, depuis sa prise de fonctions, Sylvia Pinel, bosseuse fatiguée, n'a pas vraiment eu la main.

« Elle a potassé les dossiers, mais on a le sentiment très net que, depuis le départ de Cécile Duflot, c'est Matignon qui pilote en direct, nous confirme en off un acteur du secteur. Et que parfois, même, Sylvia Pinel et ses équipes apprennent certaines décisions à la dernière minute.» Une ministre fantoche ? La récente inauguration de la prime aux «maires bâtisseurs» par Manuel Valls himself a encore porté un coup à sa crédibilité. « Si Sylvia Pinel ne peut même plus représenter ça... La prochaine fois, il va faire quoi, Valls ? Inaugurer des logements sociaux à sa place ?» Triste histoire.•

ANNE ROSENCHER

13 au 19 mars 2015 / Marianne /31

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