Conférence : «Autour de l'hôpital de Castelsarrrasin».

Jackie Galasso et Jacky Ouardes ont fait salle comble pour présenter leurs recherches autour de l'hôpital de Castelsarrasin.

Elles ont d'abord fait découvrir l'édifice vide depuis vingt ans environ qui à l'origine fut une maison bourgeoise d'une figure locale : Monsieur Leygue. Construit un peu en dehors de la ville de l'époque il avait les qualités sanitaires pour accueillir cet "hôtel-dieu". Auparavant la ville avait eu d'autres bâtiments de soins tous d'origine religieuse. Cet hôpital, le dernier de Castelsarasin, situé route de Toulouse, faubourg Saint-Louis au XVIIIe siècle subira des mutations architecturales et administratives s'y succèdent.

Au départ les hôpitaux avaient une vocation d'assistance aux démunis et aux malades d'où pendant très longtemps leur mauvaise réputation justifiée par les conditions de vie que les conférencières vont parfaitement décrire.

Les sœurs de la charité de Saint-Vincent-de-Paul, vite épaulées et dirigées par des laïques accompliront des exploits pour aider des enfants, des vieillards, des pauvres.

A travers l'histoire le problème récurrent est celui de l'équilibre du budget.

Dans l'histoire hospitalière on a oublié que le plus souvent le budget était fait de recettes des propriétés agricoles, ou des rentes. Puis petit à petit les propriétés furent vendues pour faire des recettes qui n'apportaient plus de recettes…

La période de la maternité (1944-1981) a été le point de départ des recherches qui se sont élargies et ont fait la conclusion de l'exposé.

Photos émouvantes pour beaucoup de personnes qui ont pu revoir les lieux, les vestiges puisque rien n'a changé depuis la fermeture. Des photos qui correspondent bien à la fonction d'archivage du patrimoine de l'association.

Aller vers des maternité n'a pas été un chemin facile.

S'il y a bien eu une loi dès 1810 elle ne concernait que des villes plus grandes que Castelsarrasin. Il faudra attendre les années 1930 pour qu'une sage-femme infirmière devienne une des figures de la ville qui avec son vélo a arpenté tant d'endroits pour aider aux naissances. Elle a dû souvent s'opposer à des coutumes ancestrales. C'est bizarrement l'instauration du couvre-feu en 1944 qui va inciter à ouvrir dans l'hôpital, un lieu pour les naissances. Puis ce lieu va évoluer se compléter jusqu'à devenir petit à petit une maternité authentique. Elles ont pu rapporter des anecdotes dont celle sur les triplés d'Angeville, à une époque où rien de tel n'était prévisible. En conséquence voir la tête du père découvrant que sortait de la salle d'accouchement, un, puis deux, puis trois bébés fut un événement marquant.

 A travers cette histoire on peut lire une part d'histoire de la société qui touche chacun car quoi de plus partagé que les questions de santé.

 En dehors des questions strictement de l'hôpital j'ai demandé qui était le propriétaire actuel de ce magnifique bâtiment vide depuis vingt ans environ. Le directeur de l'hôpital intercommunal Castelsarrasin-Moissac, qui a suivi avec attention l'exposé a confirmé que le bâtiment appartenait à l'hôpital intercommunal, qu'il ne peut plus servir a des fins hospitalières, mais que rien d'autre n'a été étudié. J-P Damaggio