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Vie de La Brochure
21 mars 2015

1992, Tartanac, Cantonales, Beaumont

Tartanac Jean Brun

En 1992, qui de Georges Marchais ou de François Mitterrand était le plus usé politiquement ? Alors qu'avec des amis nous lancions un nouveau mouvement local, Gauche 92, pour les élections régionales, l'ami Gérard Tartanac était candidat aux cantonales sur son canton sous le titre "candidat des pauvres". Encore en 1986 il était dans ce même canton le candidat du PCF, mais il quitta ensuite "son" parti et en 1989 il participa à la liste européenne des rénovateurs communistes. Ce syndicaliste agricole, ce cultivateur expérimenté, a changé ma vie.

Peu après les élections, Gérard tomba gravement malade aussi il ne put proposer les enseignements qu'il tirait de cette nouvelle bataille. C'est donc seulement trois mois après que le journal Point Gauche ! jugea qu'il n'était pas trop tard pour porter à la connaissance des lecteurs les quelques réflexions qu'il faisait en Juin 92 sous forme de remerciements à ses électeurs. Sans analyse rétrospective, toute action est aveugle. Nous rappellerons que l'élu sortant socialiste, M. Fontagnère ne se représentait pas et que suite au premier tour où dix candidats furent en présence (un record) le candidat du PS a été battu par le RPR. En 1992 l'échec du PS fut général et colossal. Aujourd'hui, je reprends ce texte qui a pris valeur de document historique.

 Suite à une élection par Gérard Tartanac

Des problèmes de santé sérieux joints, (et en partie responsable) à un très mauvais résultat électoral, sont la cause d'une négligence coupable et inadmissible de ma part qu'il convient de réparer, bien qu'il soit bien tard.

Ma candidature au Conseil Général avait été motivée par deux raisons principales

1°) - Affaiblir, ne serait-ce qu'encore un peu, et marginaliser le Front National dans le canton. Le résultat a été obtenu. La débauche de papier (illégale) qu'il a faite n'a pas été payante et les mécontentements souvent justifiés de diverses catégories sociales n'ont pas été piégés. (1)

2°) - Préciser mes rapports avec le Parti dans lequel j'ai tant milité pendant près de quarante années. Sa politique était devenue à mes yeux sans principes et il fallait que ça se sache. Ce Parti, le P.C.F., ayant toujours la chance d'être servi par des militants qui lui restent chevillés corps et âme et qui sont dignes du plus grand respect. Bien entendu, au gré de leur humeur et de leurs souvenirs, il arrive à ces derniers de me battre froid ou de me souffler du chaud, mais cela ne saurait influer sur ma pensée politique, étant un homme libre. (2)

Les électeurs ont choisi de virer à droite. C'était dans le vent. Ce n'est pas sans amusement, sur mon lit d'hôpital, qu'il m'a été donné d'apprendre le premier acte politique majeur du nouvel élu. Il a voté le budget départemental. BRAVO !

Cela tranche avec les positions négatives adoptées dans le canton par le RPR et ses alliés ! A Beaumont, tout va mal depuis 1967, où Monsieur Fontagnère, bénéficiant du soutien de tous les démocrates a été élu ! Un grand lac, son camping et ses attractions qui font la joie de bien des visiteurs, a vu le jour. BOF ! De nombreux bâtiments, scolaires et communaux, au chef-lieu et dans les communes, ont été construits. BOF ! Une vie associative et culturelle intense se manifeste. BOF ! La voierie, de Larrazet à Gimat s'est améliorée de façon spectaculaire. BOF ! ETC. ETC. Passons, peut-être le meilleur.

Qu'il y ait de grands points d'ombre, bien sûr. Ce n'est pas en critiquant mais en travaillant qu'ils peuvent s'éclairer (3). Certains changements pourraient bien s'avérer décevants ! Il est des évolutions négatives !

A propos d'évolution, les divers pendus des bords des routes, (même vulgaires mannequins) sont inquiétants. La nouvelle Politique Agricole Commune (PAC) glace le sang des vrais cultivateurs qui veulent conserver, y compris dans nos régions, une grande agriculture, basée sur des exploitations familiales compétentes, ambitieuse et productive, défiant les géants. Basée sur l'intelligence des hommes. Attention, Des positions revendicatives amplement justifiées peuvent se casser sur un tranchant bien dangereux. Détruire, c'est facile. Construire l'est beaucoup moins ! Trop souvent, il s'entreprend m'importe quoi !

Ces quelques lignes dépassent de simples remerciements. Elles sont écrites en pensant à l'avenir des jeunes générations. Encore un mot. La virulence de certains à mon égard, bien connus pour leurs opinions rétrogrades et leur méchanceté politique a été bien forte (4). Elle m'honore. Merci Messieurs ! Aux 126 électrices et électeurs, solide carré ayant bien voulu porter leur suffrage sur mon nom, qui a eu l'honneur de symboliser les pauvres dans un canton qui. trop souvent se croit opulent, un grand, un très grand MERCI ! Gérard Tartanac

 

Notes JPD :

1 - Que dirait-il aujourd'hui à ce sujet ?

2 - Oui, il était un homme libre à tout point de vue. Y compris par rapport à son métier. Et il pourrait constater qu'à ce jour le PCF n'a rien appris.

3 - Jamais son sens de la critique ne le privait de son sens de la proposition. D'où son action incessante en faveur des plus défavorisés.

4 - Il pointe là la méchanceté de ses adversaires après avoir évoqué ses camarades du PCF qui lui ont soufflé le chaud et le froid. Gérard était très sensible et a souffert en découvrant que son sens de la liberté était si souvent mal compris.

5 - Le dessin est d'un autre lomagnol dont, la tombe est au Causé : Jean Brun fut aussi l'ami des grands et mauvais jours.

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