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Vie de La Brochure
17 juin 2015

Triste affaire pour une infirmière

Une infirmière fait une erreur, elle est poursuivie, elle est condamnée. Un cas de figure qui s'inscrit dans une histoire qui va à reculons.

Les erreurs médicales sont toujours possibles et il faut tout faire pour les éviter. Le passage devant les juges ici relatée va-t-elle inciter aux mesures appropriées ? Que cette triste affaire serve de leçons à l'institution… J-P Damaggio

 

La Dépêche

Dose létale de morphine : un an avec sursis pour l'infirmière de l'hôpital

Publié le 17/06/2015 Justice - Mise en examen pour l'homicide involontaire d'un patient, Fabrice Ceresiani, à qui elle avait administré par erreur une dose létale de morphine, une infirmière de l'hôpital de Montauban, a été condamnée, hier, à un an de prison avec sursis. L'affaire n'en est pas pour autant terminée...

C'est en larme que l'accusée, une jeune infirmière de 27 ans salariée depuis 2010 au centre hospitalier de Montauban, s'est avancée, hier, à la barre du tribunal correctionnel. «Les faits sont simples, indiquait la présidente Nicole Bergougnan, Fabrice Ceresiani qui avait un cancer pulmonaire avait été réhospitalisé dans la soirée du 17 juin 2012... il souffrait de douleurs rachidiennes et vous avez appelé, à 3 heures du matin, le médecin de garde chez lui. Ce dernier vous a donné sa prescription par téléphone : 5 mg de morphine en sous-cutanée à renouveler une demi-heure plus tard si nécessaire. Malheureusement, vous vous êtes trompés en lui administrant non pas 5, mais une ampoule de 100 mg de morphine. Une dose létale». Interrogée sur les raisons de cette erreur médicale fatale, l'infirmière qui avait 24 ans au moment des faits, avouait immédiatement sa faute.»Je me suis trompée, je n'ai pensé qu'à la douleur du patient. J'ai essayé de le soulager avec du paracétamol, mais rien n'y faisait.» Et de poursuivre en rappelant le contexte : «C'était ma troisième nuit d'affilée, j'ai confondu deux médicaments le médecin ayant d'abord parlé d'injecter 100 mg de Topalgic par voie intraveineuse (avant de préférer 5 mg de morphine, NDLR).» D'honnêtes aveux suivis d'un message d'excuses à la famille qui touchait l'avocat des parties civiles, Me Laurent Mascaras qui s'adressait avec humanité à la jeune infirmière. «Sachez que la famille du défunt qui a souhaité cette procédure judiciaire pour connaître la vérité, n'est menée par aucune vengeance à votre encontre...» Poursuivant sa plaidoirie, Me Mascaras qui avait une pensée toute particulière pour son collaborateur Me Rémy Ceresiani (fils de la victime) visait plus l'institution hospitalière que l'accusée. «En raison des restrictions budgétaires qui touchent les hôpitaux publics, le médecin de garde reste à la maison et c'est la jeune infirmière qui dans la nuit doit administrer la prescription que l'on lui donne par téléphone.» Des éléments sur lesquels ne manquait pas de rebondir l'avocat de l'infirmière, Me Jean-Michel Rey. «Depuis cette affaire, les prescriptions du médecin de garde sont délivrées au médecin des urgences qui doit se rendre au chevet du malade pour l'examiner et lui faire administrer l'ordonnance.» Et l'ancien bâtonnier de rappeler une évidence : «Une prescription ne peut être délivrée par écrit que par un médecin, une fois qu'il a examiné, le patient. C'est la loi et l'ARS l'a relevée.» De son côté, la vice-procureur n'était pas tendre avec l'infirmière requérant 2 ans avec sursis et 18 mois d'interdiction d'exercer. Une requête que le tribunal ne suivait pas en condamnant la jeune femme à 1 an de prison avec sursis, non assorti d'une interdiction d'exercer. L'affaire devrait désormais se porter sur le tribunal administratif où Me Mascaras entend poursuivre l'hôpital de Montauban. Max Lagarrigue.

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