Une étude sur Camille Delthil

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L'importante étude de Jean Depaule sur Camille Delthil et qu'il dédie au fils de ce dernier mérite le détour. En voici les premières lignes. J-P Damaggio

"Si l'on feuillette l'anthologie des poètes français du siècle dernier publiée par Lemerre, on y peut lire, en tête d'une courte notice accompagnée de quelques vers, ce nom : Camille Delthil, et cette indication : né à Moissac le 30 juin 1834. Pour bien des gens, peut-être avertis, mais étrangers au Sud-Ouest, cette lecture sera sans doute une révélation. A la vérité, on connaît généralement Cladel et Pouvillon, romanciers notoires, dont les écrits peignent les mœurs du pays montalbanais[1]. Au contraire, combien de lettrés se rappellent Delthil ? Son œuvre est peu volumineuse ; il fut surtout et ne fut guère qu'un poète ; enfin, il ne put se résoudre à vivre longtemps hors de sa province ; et sa physionomie s'enveloppa de pénombre jusqu'à l'effacement, par contraste avec celles des deux autres écrivains, ses compagnons de lettres et ses amis. Delthil, pourtant, méritait mieux. Il a laissé un volume et plusieurs plaquettes de poésies, sans parler des articles de polémique républicaine qu'il donna, sous l'Empire, à L’Emancipation, organe toulousain de l'opposition, et, plus tard, à la Justice de M. Clemenceau, ni de ceux dont s'illustrait à Moissac la Feuille Villageoise, un journal qu'il fonda et qui lui a survécu....

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[1] Il n'est pas question ici d'écrivains actuellement vivants.