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Vie de La Brochure
3 septembre 2015

Podemos, Syrisa, l'Europe

 

Podemos, Syrisa, l'Europe

 

 

Je tente de suivre les débats de Podemos grâce au site internet du groupe et grâce au journal Publico.

 

Pour Syrisa je ne connais pas le grec donc mon approche est soumise aux infos qui viennent d'ici ou là.

 

Pour le rapport à l'institution "Union Européenne", à ne pas confondre avec la CEE par exemple, pas besoin de voyager pour savoir qu'elle n'a qu'un but, corseter les peuples, au nom bien sûr des plus beaux idéaux internationalistes classiques : la paix, la fin des frontières, la monnaie de tous etc. Ceci étant, tous les pays d'Europe ne peuvent avoir avec l'institution le même rapport. En Italie, Grèce et Espagne les peuples qui ont été soumis à des dictatures considèrent que la démocratie est venue en partie d'une Europe abstraite. Pour l'Italie le lien est encore plus spécial car le pays, en tant que nation, s'est créé sur la scène européenne.

 

 1 ) Les forces démocratiques ayant été incapables de réussir le rêve de Jaurès unissant l'amour pour la petite patrie, pour la grande et pour le monde, l'Internationalisme a pu être récupéré par le… capitalisme sous la forme de la globalisation (terme que je préfère à mondialisation). Dans international, il y a national, mais le national peut conduire à l'inverse de l'internationalisme, à savoir le nationalisme. Un ami Syrien passé chez moi voulait faire une thèse sur la nation et je lui ai offert les livres que j'avais sur le sujet mais l'évolution des événements dans son pays l'a découragé de travailler à une telle thèse. Un des axes des islamistes est la mort de toute nation et comme les nations seraient artificielles... Quel Iranien, Syrien, Irakien, Egyptien, Algérien vous dira que la nation est un artifice ? mais bon...

 

 2 ) La grosse erreur vient de l'idée généreuse des "Etats Unis d'Europe". Vouloir faire en Europe comme aux USA c'est se moquer de l'histoire ! Les Etats Unis d'Europe ont existé sous la férule des Romains… Cette idée de refaire ailleurs l'unité que les USA ont créé c'est se tromper sur toute la ligne. Y compris en Amérique latine ! L'histoire est un développement de chaque identité nationale, et ce n'est pas demain que le peuple du Pérou se considérera complice de celui du Chili.

 

 3 ) La crise politique qui a donné naissance à Syrisa, celle qui a donné naissance à Podemos ou celle qui a fait naître le Front de Gauche ne sont pas de même nature, n'ont pas les mêmes objectifs et toute la confusion entretenue par des enthousiastes français qui subitement se découvrirent dotés de modèles porteurs, est ridicule. Confusion que j'ai pointée dès que j'ai étudié Podemos. Aujourd'hui Pablo Iglesias continue de soutenir Tsipras ce qui ne peut que susciter le débat antérieur entre les deux tendances de Podemos : celle qui pense que la solution viendra d'en haut et celle qui veut qu'elle vienne d'en bas.

 

4 ) On ne peut répondre à cette question de la même manière quand on s'appelle Iglesias et quand on s'appelle Mélenchon. L'Espagne est au bord de l'éclatement, de l'émiettement donc Podemos en a déduit que pour sortir de cette crise, le seul moyen c'était, plutôt que de prendre des mairies (action pas inutile comme à Barcelone ou Madrid mais très partielle), c'était prendre le pouvoir central. Pour ce faire les dirigeants considèrent qu'il faut mettre K.O. le PSOE et le PP, comme a pu le faire Syrisa. Entre les deux partis il y a cependant un problème d'échelle. La Grèce ne pèse rien en Europe mais l'Espagne est un poids lourd. Voilà pourquoi il était vital de mettre K.O. Syrisa : pour éviter la contagion en Espagne. Sans ensuite rêver que l'effet domino suivrait en Italie ou en France où les forces en présence ne sont pas au même point.

 

5 ) Il s'agit donc d'étudier les situations non par rapport à nous mais par rapport à chaque pays ! Iglesias soutient toujours Tsipras au nom de la démocratie. Face à un problème, dit-il, il faut s'en remettre aux peuple. Pour l'indépendance de la Catalogne, Iglesias n'y est pas favorable car sous le drapeau nationaliste on cache les questions sociales, mais il est pour que le référendum se tienne, et s'incliner ensuite face aux résultats, alors que les pouvoirs en place veulent empêcher tout référendum (je reviendrai sur la bataille actuelle en Catalogne qui me semble plus cruciale que les résultats en Grèce). Mais justement qu'est-ce que la démocratie avec l'U.E. ?

 

6 ) La France a connu une expérience : le vote NON des électeurs qui n'a rien changé. Sauf qu'il a eu deux conséquences qui font penser au cas grec. D'un côté les puissants n'ont pas tenu compte du vote (Tsipras aurait dû le noter) et de l'autre les porteurs du vote "non démocratique" n'ont pas su en poursuivre les mérites. En Grèce Tsipras s'est incliné et en France les forces du non se sont déchirées ensuite aux présidentielles de 2007 donnant de leur unité le pire des spectacles. Comme Denis Colin je ne retiens pas le mot de trahison qui risque de bloquer une réflexion qui doit aller au-delà. Vers l'analyse d'un plan B ?

 

 7 ) Mais que fait le parti de la gauche européen (PGE) ? Ce parti est dirigé par Pierre Laurent avec Tsipras dans la direction. Podemos n'en est pas membre ce qui indique une différence avec Syrisa même si comme le PCF ou le PG ils se retrouvent dans le même groupe parlementaire. La dernière fois que le PGE a fait parler de lui c'est quand Pierre Laurent en est devenu le dirigeant, suscitant la colère de J-L Mélenchon et par la même occasion Syrisa avait obtenu que le PC Grec ne puisse pas en faire partie. Comme pour les autres question européennes le PGE est une officine bureaucratique qui ne peut rien faire avancer. Mais vous pouvez y adhérer à titre individuel.

 

 8 ) Une proposition au moins ? A mes yeux toute sortie pure et simple de l'euro est impossible vu le cadenas. De plus dans certains endroits les peuples ne le souhaitent pas (Grèce). D'un côté on peut être dans l'UE sans être dans la zone euro (la Grande Bretagne) et de l'autre on ne peut plus sortir de la zone euro quand on y est ! Ceux qui proposaient monnaie commune plutôt que monnaie unique peuvent relever la tête. Les pays qui le souhaitent devraient pouvoir obtenir le droit à une monnaie nationale paritaire de l'euro pour que le jour où une dévaluation s'impose, il soit plus facile de rompre le lien. Je l'ai déjà écrit, ce fut le cas argentin où la monnaie a été attachée au dollar ce qui fait que la dévaluation a pu être brusque et rapide (la seule solution pour qu'une dévaluation ne soit pas trop dramatique), alors que l'Equateur qui, après l'Argentine, a accepté la parité de sa monnaie avec le dollar, est directement passé à l'installation du dollar, d'où le pays n'est pas sorti. L'ancien bras droit de Podemos, Monedero avait tenté l'invention d'une monnaie commune Venezuela, Equateur, Bolivie mais sans succès. Car il faut le rappeler avec le cas chinois la dévaluation a ses règles. J-P Damaggio

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