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Vie de La Brochure
25 octobre 2015

Régionales : Sur l'occitan

 occitan cambon

 

Le Petit Journal a un animateur de choc en matière de question occitane, Robert Linas, qui encore à l’Assemblée générale des maires distribuait aux élus un tract pour défendre la langue d’oc, aussi, pas étonnant s’il a souhaité donner longuement la parole à Rose Velay-Cambon. D’autant que Robert Linas anime un salon du livre à Nègrepelisse mis en place avec le soutien de Jean Cambon.

Au-delà de cet entretien je constate que l’occitan se distingue dans cette élection. Sur la mêrme page il y a une présentation de Jérôme Piques du Parti de la Nation Occitane qui dénonce le centralisme, action phare du Montalbanais Félix Castan nous dans un autre esprit, Félix Castan, qui a été évoqué par le membre du Parti occitan à la présentation montalbanaise de la liste de Gérard Onesta.

A Montpellier une manifestation rappelait quelques revendications concrètes quand nous vivons la fin des classes bilingues (il en existe à Nègrepelisse). Rose Velay-Cambon les désigne pour aller vite, sous le terme « d’école bilingue » or « classes bilingues » c'est pour exister dans le cadre de l’école publique avec tous les enfants, et non pas exister à part, dans un « ghetto » occitan voire occitaniste. Ce sens de la nuance me renvoie au Parti de la Nation Occitane qui tend à faire croire que l’Occitanie a eu des ambitions « nationales » ce qui est historiquement erroné et politiquement déplacé. Comme pour les classes bilingues l'idée est d'être une part de la France pour la changer. Se revendiquer de Félix Castan quand on défend le Parti occitan, est le même contre-sens. Peut-être à cause de son étendue, l’Occitanie n’a jamais été ni la Bretagne, ni le Pays basque, ni la Corse. Le combat occitan, auquel je continue de participer (voir travail sur Momméja l'homme qui, en 1892, a sorti du cimetière la croix occitane), est un combat culturel aux conséquences politiques et non un combat politique aux conséquences culturelles.

Aussi cet entretien qui porte sur les questions culturelles (et pas seulement de langue), peut aider à la réflexion. Concernant la signalétique le Conseil général (devenu départemental) a voté un budget à cette fin mais il semble qu’il y a loin de la décision à la réalisation. Ceci étant, je ne pense pas qu’on puisse trouver plus occitaniste que le président actuel du Conseil départemental qui a souri l’autre jour à Castelsarrasin, quand un réfugié de 1940 rappela qu’on les appelait los refugiats, sans doute en patois local. La fonction d’une campagne électorale consiste à développer les débats de société et donc merci à cet effort en lien avec la culture occitane. J-P Damaggio

 

Rose VELAY-CAMBON, quel regard porte votre mouvement «Citoyens du Midi» sur la culture Occitane ?

«Ici, et dans beaucoup d'autres territoires qui constituent cette nouvelle grande région, l'Occitan, c'est notre histoire, nos racines, notre culture locale, la langue de nos ancêtres. Au-delà de l'Occitan, ce sont les langues régionales qu'il faut défendre, dont l'Occitan fait partie, mais aussi le Catalan, le Provençal etc...

Pendant longtemps, trop longtemps, on a méprisé ces langues, ces patois comme on dit chez nous, parce qu'ils représentaient le monde paysan, la terre et étaient considérés comme un obstacle au sentiment d'appartenance à notre patrie, la France. Aujourd'hui, le temps où l'on méprisait ce qui vient de la terre, de la campagne est révolu. Je crois que ces langues ne sont pas des langues mortes, ni des langues du passé, ce sont les langues de notre avenir et de la continuité de notre ancrage dans les territoires. Etre français n'est pas incompatible avec le fait de se sentir aussi occitan, catalan etc... Ce sont ces cultures locales fortes qui font la richesse de notre pays.

Les Occitans ont coutume de dire « un pays qui veut vivre, une langue qui ne veut pas mourir ». Pour moi, la promotion des langues régionales est un atout culturel pour l'avenir et pas une tendance passéiste.

 Concrètement, quels moyens, outils, ou propositions vous semblent susceptibles de faire vivre ces langues ?

Le premier, ce sont les Hommes : c'est grâce à la volonté, à la conviction et à l'implication de femmes et d'hommes de terrain, de passionnés de cette question qu'émergent des projets, des solutions pour faire de l'occitan une langue vivante, parlée et comprise. Sans ces volontés, l'occitan mourrait. C'est pourquoi la Région doit être à leur écoute et soutenir au mieux leurs actions de terrain. Le second, ce sont les élus locaux, qui, par leur implication peuvent, en partenariat avec la Région, développer des projets formidables : les écoles publiques bilingues comme il en existe déjà mais trop peu, ou l'on peut, dès la maternelle apprendre dans les deux langues et ce, jusqu'à la fin du collège. Rappelons que l'apprentissage d'une langue très tôt dans le développement de l'enfant lui donne une aptitude scientifiquement prouvée pour l'apprentissage d'autres langues par la suite, sans pour autant diminuer ses compétences en français, bien au contraire. De même, ces enseignements doivent être proposés également dans les lycées, les universités ainsi qu'aux adultes qui le souhaitent. C'est aussi un intégrateur social pour les nouveaux arrivants. Je vais vous dire, tout le monde peut voir les élèves des classes bilingues ; quand je vois des enfants d'une école bilingue, y compris des enfants issus de la première ou deuxième génération d’immigrés qui chantent tous en occitan à la sortie de l’école, et bien, si ce n’est pas un facteur d’intégration scolaire et un souhait de s’ancrer dans la culture locale, qu’est-ce que c’est ???

La signalétique publique en occitan sur la voirie aussi, les documents officiels sont un autre axe pour faire vivre cette langue.

Le troisième, c'est la valorisation de la culture et de l'activité économique associée aux langues régionales : je pense notamment aux Sardanes, danse traditionnelle Catalane, ainsi qu'aux danses traditionnelles occitanes qui participent du tissu social local et favorisent aussi le sentiment d'appartenance à un territoire. Je voudrais que ces langues, ces danses et musiques traditionnelles ne soient pas simplement du folklore, mais soient pratiquées à nouveau par les habitants, petits et grands. Pour cela, il faut encourager, y compris financièrement, les projets portés par les écoles de musique et de danse, les assocviations.

Enfin, j'ai un amour tout particulier pour le livre, et je sais qu'il existe beaucoup d'auteurs régionaux, locaux, qui peinent à faire éditer leurs livres faute de soutien par la filière du livre. Là encore, nous sommes dans les compétences de la Région. Il est important de créer une dynamique de filière : s'il y a des écoles bilingues, il y aura des débouchés pour les livres en occitan, et s'il y a des débouchés, alors, les auteurs Occitans, Catalans pourront vivre de leur art, et les librairies participer à ce mouvement.

Je crois que l'avenir de l'occitan est dans un partenariat fort entre la Région, l'éducation nationale, les collectivités territoriales et les habitants.

 R.L. Que répondez-vous à ceux qui pensent que l'occitan ne sert à rien et que c'est dépenser de l'argent pour rien ?

Je réponds aux sceptiques qu'une société qui renie ses racines est une société qui se traditions, de cultures locales, de paysages, de gastronomie, de couleurs, et que nous devons préserver cette richesse. Je leur réponds aussi que notre région est l'une des plus touristiques de France (avec près de 30 millions de touristes sur les deux régions, qu'ils soient français ou étrangers) et, que vient chercher un touriste qui vient en Tarn et Garonne ? Et bien il vient chercher de l'authenticité, de l'histoire, de la culture, de la nature, il vient goûter à notre gastronomie, s'imprégner de nos savoirs faires et de nos savoir être. La culture occitane est aussi une façon de valoriser notre territoire hors de notre département et hors de nos frontières. Alors, même si l'on ne ressent pas un attrait inconditionnel pour celle-ci, convenons au moins que d'autres viennent chez nous aussi pour la découvrir. Allez-donc aux fêtes Catalanes à Collioure, personne ne peut nier à quel point elles attirent du monde.

RLi

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