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Vie de La Brochure
28 octobre 2015

Régionales : situation de "l'autre gauche"

Mélenchon vient de faire le point sur les régionales dans un article sur la Grèce : ICI.

Il constate : "Au niveau national, il nous faut donc assumer un tableau incompréhensible par les gens normaux et qui est le simple résultat de l’addition de stratégies locales et d’autant de baronnies. Le bonheur des fédéralistes est l’enfer de l’action politique organisé et responsable. Dans une élection plus nationale que jamais, dans des régions sans existence réelle, face à des partis nationalement centralisés, les partis de l’autre gauche s’abandonnent à un capharnaüm à pleurer. Le plus stupéfiant est de voir ceux-là même qui sont les plus bruyants pour réclamer dans les discours l’action et l’implication citoyenne refuser obstinément la mise en place d’assemblées représentatives des citoyens engagés avec les listes. Je ne dis que cela."

 Il précise les cas de figure : "les listes Front de Gauche uni, les listes « Front de Gauche communiste », les listes du Front de Gauche et d’EELV, les listes du Parti de Gauche et d’EELV. Deux régions seulement sont dans la configuration Front de gauche/EELV. Il faut les observer spécialement : il s’agit de PACA et Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon. Je n’en dis pas davantage pour aujourd’hui." Il évoque le cas de Rhône-Alpes-Auvergne où il retient de la liste Chassaigne qu'elle est dotée de 2 à 4% alors que dans l'ensemble les sondages donnent 10% pour la liste EELV-PG et 4% pour la liste PCF. Ce qui n'empêche pas Chassaigne de dire : "Je parie néanmoins que la liste communiste de large rassemblement fera un meilleur résultat que la liste EELV-PG-Ensemble en région Auvergne Rhône-Alpes."

Pour le Partit occitan, il s'allie toujours avec les Verts mais en PACA il note : « En concluant un accord avec le Front de gauche, nos alliés traditionnels d’EELV ont choisi une stratégie nationale anti-austéritaire sans tenir compte des autres facteurs qui fondent l’identité régionale ». Et pourquoi le même parti ne s'allie-t-il pas avec le PS dans la région d'à côté ?

Pour Mélechon, faut-il revenir aux cas de l'élection précédente où il n'y avait aucune alliance avec EELV mais des alliances PCF-PS dès le premier tour ? Dès 2010 le tableau était incompréhensible et il l'est resté ! Avec cette confirmation : l'échec du PS-PRG ne renforce en rien "l'autre gauche".

Quant aux "assemblées citoyennes" chères à quelques-uns, il s'agit d'incantations liées au rêve du site M6R comme base de la stratégie de Mélenchon pour les présidentielles (en souvenir de Podemos). En Midi-Pyrénées il y a eu, dès le mois de mai, un site, Le Projet en commun, pour que les citoyens puissent s'exprimer mais juste pour la forme. Dernièrement la question a été posée à Onesta : "Vous jouez la carte citoyenne alors que presque tous vos candidats sont encartés…

Réponse : "J'en conviens parfaitement. Mais avec quelques bémols. D'abord est-ce que vous vous rendez compte de ce qu'on a fait en six mois ? On était chacun dans son truc. Ne me demandez pas de changer le monde en trois matins. Seul Dieu a pu le faire en six jours. Moi, en six mois je n'y arrive pas. On va avoir 10 à 15% de citoyens ultra-représentatifs, pas d'eux-mêmes, qui ont montré dans leur entreprise, leur syndicat, leur association qu'ils ont déjà fait le "projet en commun".."

En fait sur les listes on va surtout voir fleurir des logos de partis parfois ne représentant rien : EELV, PCF, PG, Ensemble, Nouvelle gauche socialiste, Partit Occitan…

Et comment en serait-il autrement quand on sait les finances que représentent une telle élection ?

Onesta peut ensuite reprocher à Philippe Saurel de choisir lui-même les candidats citoyens, fonction qu'il délègue lui aux partis politiques car les rares citoyens de ses listes sont en fait des sous-marins d'un des partis !

 Ce n'est pas d'aujourd'hui que la faillite des partis incite à s'en référer aux citoyens d'où hier le Mouvement des Citoyens cher à Chevènement. En 2004 en Midi-Pyrénées c'est bien un groupe de citoyens qui a permis la création de l'Alternative en Midi-Pyrénées (après la liste citoyenne aux municipales de Toulouse en 2001) qui ensuite a été contrée par les partis.

 Rappelons la stratégie du PCF aux Régionales dans cette région : 1992, autonomie ; 1998 et 2004 avec le PCF dès le premier tour ; 2010 autonomie ; 2015 union avec EELV. Par contre Les Verts n'ont jamais été avec le PS au premier tour. Face à cette vie à géométrie variable, le FN est toujours resté sur la même position. Comment s'étonner qu'au moins sur ce point, il finisse par convaincre ! Et comment analyser cet état de fait ? A cause des baronnies ? Je renvoie alors à mon livre à paraître le 5 novembre : La Baronnie de Jean-Michel Baylet.

Jean-Paul Damaggio

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