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Vie de La Brochure
25 novembre 2015

Drames en Tunisie

dessin tunisie

Pourquoi écrire et écrire encore sur un sujet où tout a été dit ? Comme chacun sait l'armée tunisienne étant présente en Syrie, pourquoi ne se retire-t-elle pas pour la sécurité de son pays ? Bref, je reprends cet article qui date du temps où ennahdha était au pouvoir avec la complicité de quelques faux démocrates. Pour arrêter ce phénomène Nabil Ben Azouz a prôné l'union de tous les démocrates. Ils ont gagné mais pourtant aujourd'hui la liste s'allonge… au fur et à mesure que l'on oublie…. J-P Damaggio

 

Avril 2012, La Presse de Tunisie

Il est interdit de ne pas interdire le fascisme intégriste !

par Nabil Ben Azouz

 Des salafistes, encouragés en cela par certains nahdhaouis complices et au double langage, quelques illuminés et que sais-je encore de ces fous de Dieu qui pullulent de plus en plus dans notre paysage politique et qui profitent de la Révolution et de la liberté qu’elle leur a rendue, voilà désormais le plus grave danger qui guette la stabilité de notre pays. Leur violence a dépassé tout entendement. Normal, ils se sentent protégés et même soutenus, car paraît-il, ils rappellent à Ghannouchi «sa propre jeunesse». Selon lui, il faut discuter avec ces néo-miliciens obtus et sourds pour les ramener vers la tolérance et le jeu démocratique. Supposons ! Mais pour discuter, faut-il déjà être deux !

Et d’abord, que sont devenus ceux qui ont violenté Sofiène Ben Farhat le 11 janvier 2012 ? Rien ! Ceux qui, au su et au vu de tout le monde, ont agressé Zied Krichen et Hamadi Redissi le 23 janvier 2012 ? Rien! Que sont devenus ceux qui vociféraient leur haine contre les juifs à l’aéroport de Tunis et dans certaines mosquées ? Rien ! Que sont devenus les salafistes qui ont violenté le doyen Kazdaghli et certains professeurs de la faculté de La Manouba ? Rien ! Que sont devenus ceux qui ont, aux yeux du monde, montré leur haine à ce pays et à son drapeau ? Rien ! Que sont devenus ceux qui, le 25 mars 2012, ont violenté les artistes et les enfants rassemblés devant le Théâtre de Tunis lors de la Journée mondiale du théâtre ? Rien ! Que sont devenus ceux qui ont violenté l’une de nos plus grandes artistes, Jalila Baccar ? Rien ! Que sont devenus ceux qui ont ensanglanté les «sans-emploi», ces enfants de la Révolution, venus exprimer leur désarroi le 7 avril dernier avenue Bourguiba ? Rien ! Que sont devenus ceux qui ont lâché l’honneur des Tunisiens aux chiens et à la milice le jour de la fête des Martyrs du 9 avril dernier ? Rien !

Que deviendront ceux qui viennent de violenter Jawhar Ben Mbarek et ses amis le 21 avril dernier à Souk Elahad? Sûrement rien ! Et sûrement rien aussi pour ceux qui, dans l’impunité la plus totale, ont fait pendant cinquante-cinq jours un sit-in devant le siège de la télé nationale et qui ont insulté, violenté et blessé un journaliste, deux techniciens et même deux agents de police. Ils sont repartis comme si de rien n’était!

Après, allez-vous nous dire que nous exagérons lorsque nous vous disons, messieurs et mesdames de ce gouvernement, que vous pratiquez la politique du «deux poids, deux mesures» dans le traitement de ces évènements ! Les faits sont têtus.

Par contre, que sont devenus ceux qui pacifiquement ont voulu manifester le 9 avril dernier, jour de la fête des Martyrs, sur l’avenue Bourguiba, avenue désormais symbole du peuple, avenue de la Révolution ? Martyrisés, violentés, insultés, blessés dans leur amour-propre, amour pour leur pays mais à qui, hélas, ce gouvernement ne rendra certainement pas justice. Il paraît même que certains députés nahdhaouis veulent absolument empêcher la création d’une commission indépendante appelée à faire toute la lumière sur les indignes évènements de ce 9 avril 2012, à jamais dans nos mémoires. Circulez, y a rien à voir !

Cette litanie comptable de certains de ces actes extrémistes devient ennuyeuse, mais hélas, toujours et plus que jamais nécessaire pour condamner et ne rien laisser passer. En attendant la condamnation définitive de l’Histoire. Rien ne s’efface, rien ne se perd, tout demeure. Pour l’instant, ce qui urge, c’est que ce gouvernement, normalement de tous les Tunisiens et non celui du parti dominant, a le devoir d’assumer ses responsabilités et d’agir pour assurer la sécurité des personnalités politiques et, surtout, celle des représentants du peuple à l’Assemblée qui, normalement, ont la totale immunité. Et pourtant, ils ne cessent d’être violentés et humiliés sous le regard et le silence du gouvernement. Comment voulez-vous donc que le peuple respecte l’Etat et ses représentants ! Incompréhensible.

Finalement, la question qui se pose : faut-il être démocrate avec ceux qui ne croient pas en la démocratie ? Faut-il tolérer ceux qui ont fait de l’intolérance leur fonds de commerce ?

Il faut que ce gouvernement et surtout les démocrates se prononcent clairement et sans tergiversation aucune sur l’interdiction pure et simple de tous ceux qui utilisent la religion à des fins politiques, qui se montrent ouvertement dangereux, racistes, antisémites, haineux, antirépublicains et fascisants. La loi le permet. Agissez !

Au fond, le gouvernement peut bien faire ce qu’il veut. Il est dans son rôle et on sait ce qu’il prépare. Ainsi va la politique. Il ne cesse de se trahir sur tout ce qu’il a laissé croire au lendemain de la Révolution. Le peuple sera seul juge. D’ailleurs, notons que c’est lui qui accorde les autorisations, légalise des partis antidémocratiques et caresse dans le sens du poil ces salafistes égarés. Mais, ce qui nous inquiète le plus, ce sont « nos amis ».

Je soupçonne de plus en plus certains «démocrates» membres de ce gouvernement «troïkiste» de préférer garder un silence coupable, juste pour sauver leur futur fauteuil dans un éventuel nouveau gouvernement nahdhaouiste. Ils se trompent et ils perdront sur les deux tableaux... D’abord auprès des nahdhaouis, leurs alliés contre-nature qui veulent tout dominer et, ensuite, auprès des démocrates qui désormais se méfient d’eux et ne leur font plus confiance.

Parfois, il vaut mieux perdre les élections que de perdre son âme. Pour l’instant, ils ne veulent pas l’entendre, tellement obnubilés par les ors de la République et les quelques bricoles qu’on leur concède. Sauf que je reste quand même optimiste sur un dernier sursaut de ces démocrates, avant qu’il ne soit trop tard. Ne dit-on pas que «la rivière finit toujours par retourner dans son lit» ! Aidons-les.

Il faut que la loi passe et se prononce clairement sur l’interdiction «même par la force républicaine» de tous ceux qui sont contre les libertés et la démocratie. La loi, et rien que la loi. Suffit les tergiversations, le double langage du gouvernement, les atermoiements et les petits calculs politiciens qui risquent de nous jeter «tous ensemble» dans le précipice. Est-ce ainsi que ceux qui sont tombés en martyrs pour que vive une Tunisie libre ont rêvé l’après-Révolution ? Je ne le pense guère ! Il est donc interdit de ne pas interdire ceux qui veulent la destruction de notre Révolution. Auteur : N.B.A.

 

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