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Vie de La Brochure
1 décembre 2015

Encore sur les sorcières

Par ricochet René Merle ajoute un mot au mot que j’ai écrit suite à sa présentation du livre de Vincent Robert  (voir ICI) .

Si je reviens sur les sorcières c’est qu’il m’a fallu 40 ans avant de les prendre au sérieux. Auparavant, j’étais du côté de la lumière soucieuse d’éclairer les attardés. Sauf qu’ensuite j’ai compris que les attardés avaient autant leurs lumières, que les éclairés leurs ombres !

A vouloir éclairer les attardés je ne suis jamais allé jusqu’à les mépriser mais je pouvais penser : « ils croient encore aux sorcières ! Ridicule ! » (et j’apprécie le livre de Vincent Robert qui s’attarde sur cet aspect de la réalité). Régler par la chasse aux sorcières des problèmes réels reste ridicule car justement ça n’efface pas les problèmes qui eux, méritent d’être pris aux sérieux ! Les sorcières ne sont qu’un symptôme aussi les hisser au rang de coupables, est leur faire un trop grand honneur ! Ceux qui les brûlent ne sont pas plus présentables que ceux qui les ignorent sous prétexte qu’il s’agit d’un passé à effacer ! Hier soir à l’émission 28 Minutes on a commencé par demander à Régis Debray s’il n’était pas plus tourné vers le passé que vers l’avenir et instantanément, il a fait une réponse cinglante car comment penser à l‘avenir sans se tourner vers le passé !

Par « chance » la formule est restée : « chasse aux sorcières » ; et on peut dire qu’elles étaient communistes aux USA et aussi communistes en URSS. Le plus souvent Staline a éliminé des communistes, mais pas eux seulement, c’est vrai ! Et en France comme ailleurs, Staline a été adoré par des amoureux des lumières dont les lumières ne leur permettaient pas de voir qu’il faisait le contraire de ce pour quoi, ils luttaient ! Mais Staline n’était qu’un symptôme…

 Pour en revenir aux sorcières, la face sombre de la culture populaire, elles renvoyaient aussi à d’autres faces de cette même culture. L’homme qui dans l’histoire a changé radicalement mon regard s’appelait Auguste Rozier. J’ai passé un été à l’étudier et je lui ai consacré une brochure autrefois qui a donné lieu à un commentaire [1]. Bien sûr, il est un parmi d’autres, mais si je retiens son nom, c’est pour avoir eu en main les documents concrets de son action : la récupération de la mémoire populaire à des fins démocratiques (entre 1848 et 1851). Son but : ne pas opposer les lumières (souvent venues de la ville) à l’ignorance des campagnes, mais profiter des savoirs ancestraux pour fabriquer des lumières solides. Sortir des fausses oppositions Paris/ Province ; Ville/campagne ; Urbains/ruraux, pour dessiner un autre carte de la vie. Des exploits qui avaient été réussis auparavant par Rabelais, La Fontaine etc. (et si je dis que je pense aussi à Cladel ceux qui me connaissent n'en seront pas surpris).

 Les sorcières ne sont pas la partie visible de la connerie humaine, mais la partie dramatique (pour la sorcière et ceux qui la brûlent) d’une quête de solutions, à des problèmes graves. Que des femmes soient considérées plus sorcières que les sorciers, comme elles peuvent être plus fées que quiconque (la salaupe et la putain), ça continue à beaucoup nous inquiéter encore aujourd’hui, quand on veut en finir avec les boucs émissaires. J-P Damaggio

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