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Vie de La Brochure
7 janvier 2016

Dénigrez, dénigrez...

On peut contester les idées, les actes ou les paroles de quelqu’un, en démocratie, c’est de la polémique.

On peut contester quelqu’un pour les idées, les actes ou les paroles qui ne sont pas les siennes, c’est dénigrer.

Pourquoi même dans un vieux pays de liberté d’expression comme la France, dénigrer prend souvent le pas sur polémiquer ?

Je viens de publier un article sur Chavez qui parmi les dénigrés a souvent le pompon.

Et ma phrase entraîne souvent ce commentaire : en voilà un qui défend Chavez !

Et tristesse, elle en entraîne une autre chez des défenseurs de Chavez : n’ajoutons pas au dénigrement une critique de Chavez (même juste) car c’est apporter de l’eau au moulin de l’adversaire.

Dénigrer a donc un double objectif : salir quelqu’un et mettre ses défenseurs sur… la défensive !

Or celui qui dénigre est en situation de faiblesse, car s’il préfère dénigrer à polémiquer c’est qu’il mesure la faiblesse de ses propres arguments.

Dans cette aventure intervient un autre phénomène : le plus souvent le dénigreur sait que sa puissance dans les médias ne permet pas au dénigré de répondre. Bien sûr il existe une droit de réponse…. à la diffamation mais qui fait figure de fourmi face à un éléphant !

On me dira que la frontière entre dénigrer et polémiquer est mince car on peut entendre de diverses façons les propos de celui qu’on dénigre. Un relativisme que je combats là comme ailleurs car il laisse entendre que la réalité n’existe pas. Or tout est là : dénigrer est franchement plus facile que polémiquer car il n’y a pas besoins de s’informer sur ce qu’est la réalité. Chavez a toujours respecté le suffrage des électeurs mais pourtant, pour beaucoup, il fait figure de tyran. Par contre lui reprocher, comme c’est le cas dans le texte que j’ai publié, une contradiction manifeste entre son appel à la démocratie par la base, quand en fait il dirige tout par en haut, c’est de la polémique qui suppose d’écouter ce qu’il dit, de suivre ce qu’il réalise.

 Ceci étant, la raison de cet article n’a rien à voir avec le lointain Venezuela dont j’admets qu’il est difficile d’en connaître la réalité (au minimum un voyage s’impose) mais il a à voir avec ce que je connais bien : la baronnie de Jean-Michel Baylet. Aux réactions que j’ai suite à ce livre, je mesure plus que jamais les dégâts produits par un système où le dirigeant politique possède aussi le média dominant : la rumeur colportée par les vassaux est souvent saignante. Ainsi par exemple j’apprends que dans quelques milieux Christian Astruc est appelé Judas. Comme dans toute rumeur, suivant le principe qu’il n’y a pas de fumée sans feu, l’expression a pour elle une part de vérité puisque pendant longtemps Christian Astruc a agi aux cotés de Jean-Michel Baylet (qui est le « Jésus » victime de Judas).  Sauf qu’à la différence d’autres radicaux dont le baron dira qu’il les a « fabriqués », Astruc a toujours été élu pour ses propres compétences. Puis, dans le cadre d’un droit commun à l’évolution politique, aux dernières élections il a été élu CONTRE le candidat de J-M Baylet en annonçant qu’il serait candidat à la présidence. Donc plutôt que de polémiquer sur ce qu’il fait ou ne fait pas, il est dénigré pour ce qu’il n’a pas fait. Pourquoi ? Et comment ?

Je prends un autre exemple : après toute élection, la première des choses que doit faire une assemblée, c’est de décider du montant des indemnités des élus. Ces indemnités sont toutes fonction du nombre d’habitants gérés par l’assemblée. Le TetG, par son augmentation de population est passé pour, le Conseil départemental du TetG, dans une catégorie au-dessus. Une augmentation des indemnités a été proposée. Le groupe socialiste a fait baisser, par un amendement ,cette augmentation. J-M Baylet a ensuite sorti l’artillerie pour dénoncer cette augmentation, que moi-même je conteste. Puis, nouveau scénario : les nouvelles régions ont des augmentations de population donc des augmentations d’indemnités (parfois pour le Limousin de 70%) mais cette fois SILENCE TOTAL de TOUS les partis ! Dans ce cas, dénigrer, c’est reprocher à quelqu’un ce qu’on n’hésite pas à faire soi-même ! Là, il y a bien eu un acte mais sorti de son contexte !

Pour montrer que je ne fais pas une fixation sur le cas local je poursuis mon raisonnement avec un baron breton. Jean-Yves Le Drian ministre et président du Conseil régional annonce qu’il a baissé son indemnité. Bravo, se dit le simple citoyen qui a du mal à en savoir plus. En tant que ministre il gagne 9940 euros par mois et en tant que président de la Région il pouvait aspirer à 5512 euros par mois. Il accepte seulement 2661 euros pas mois. Un beau geste qui n’est pas un beau geste puisqu’il était sous le coup de la loi du 14 avril 2011 qui, en tant que ministre, ne lui permet pas d’obtenir plus de la moitié de l’indemnité d’élu local. Donc il ne pouvait aspirer qu’à 2757 euros. En acceptant 2661 il a accepté une baisse de 96 euros.

 Polémiquer c’est discuter de la baisse de 96 euros (après l’effort d’information). Dénigrer c’est lui reprocher de cumuler les deux indemnités de président et de ministre. La même question s’est posée quand J-M Baylet a perdu son poste de sénateur et qu’en conséquence il a demandé à augmenter son salaire de président du conseil général. Jean-Paul Damaggio

P.S. Pour dire vrai, dans mon livre sur la baronnie, page 264 j'ai mis une photo d'une dame originaire de Castelsarrasin. Quand on interroge dans la ville sur la jeunesse de cette femme en 1945, je découvre qu'elle est encore dénigrée aujourd'hui et c'est ce simple fait qui m'a poussé à rééditer ce livre.

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