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Vie de La Brochure
11 mai 2016

William Gadoury, un canular sur les Mayas ?

Déjà en 2014 William Gadoury étonnait la presse québécoise. Si sa découverte est un canular, on peut dire qu'il a de la suite dans les idées. Voir donc un article critique d'Ouest France et ensuite l'article de 2014. Pour ma part, je m'étonne de l'emballement des médias avant la publication de l'article scientifique qui doit expliquer la découverte. J-P Damaggio

P.S. Les observations de William Gadoury discutées sur facebook : ICI

 

Article d'Ouest-France

William Gadoury, Québécois de 15 ans, aurait fait une découverte fracassante, selon le Journal de Montréal. En superposant les constellations mayas avec les emplacements de leurs cités, il aurait repéré une ville manquante.

Indépendamment du fait que les premières coordonnées géographiques de la cité en question, données par le quotidien, étaient totalement fausses, la méthodologie pose quelques questions  :

- De quels moyens techniques disposaient les Mayas pour maîtriser à ce point la géodésie, la géolocalisation et l'arpentage sur de longues distances, à travers de la forêt dense et par-delà de hauts reliefs ? En Europe, la longitude n'a été maîtrisée qu'au début du XVIIIe siècle avec l'invention du chronomètre de marine (John Harrison, en 1734) et les premières triangulations à grande échelle (Jacques Cassini et son fils, à partir de 1733). Comment les Mayas auraient-ils pu concevoir et cartographier l'implantation de leurs cités, voici 4 000 ans ? Avec quelles connaissances scientifiques et quels moyens techniques ? 

Sur une carte Google Earth- Avant même de s'interroger sur les capacités des Mayas à maîtriser suffisamment la géodésie pour pouvoir reproduire sur terre leurs constellations, il faudrait pouvoir s'assurer de la validité de la recherche. Si les noms des constellations zodiacales des Mayas sont mentionnés sur les codex de Paris et Dresde, il semble y avoir encore désaccord entre les spécialistes sur ce que désigne exactement chaque constellation, car on n'a aucune vraie carte du ciel maya, uniquement des représentations symboliques de leurs constellations ainsi que des tables de lever et coucher des astres principaux.

- William Gadoury a reporté sur une carte Google Earth le tracé des constellations mayas : les Mayas avaient-ils des cartes topographiques réalisées selon la projection de Google Earth ? On le sait, la cartographie a beaucoup évolué au cours des siècles – et a complètement changé depuis les travaux de scientifiques comme Beautemps-Beaupré (1766-1854), véritable père de la cartographie moderne, puis du satellite. Et des appareils électroniques comme le GPS doivent utiliser des référentiels précis pour fournir des informations exactes. Calquer une carte maya sur un document satellitaire moderne n’a donc pas forcément de sens.

- Comment positionner précisément autant de villes sur une période si longue (les spécialistes datent le début de cette civilisation à 2600 av. JC, et sa fin en 1520 ap. JC) et sans que cela ne soit évoqué nulle part dans leurs récits ? Par ailleurs, la position des objets célestes dans le ciel n’est pas immuable. Elle change selon les saisons – mais aussi en fonction des siècles, voire des millénaires. Pour ne prendre qu’un exemple, le Pôle Nord céleste – la projection de l’axe de rotation de notre planète – n’a pas toujours été à la même place. Voici 6 000 ans, le Pôle Nord céleste était près de la constellation de la Grand Ourse, donc à plus de 30° de sa position actuelle. Les cités mayas ayant été construites sur plus de 4 000 ans, pas évident de garder le même référentiel céleste.

Jouer sur l'échelle- Les Mayas choisissaient-ils réellement l’emplacement de leurs cités selon les constellations ? Ne préféraient-ils pas privilégier la présence de terres cultivables, de cours d'eau, voire la valeur stratégique du site face à des voisins belliqueux ? Certes, les Mayas savaient défricher la forêt vierge et creuser des puits, mais voir la place d’une cité imposée arbitrairement par le ciel peut sembler étonnant.

- Pour superposer une image de constellations à une carte, il faut que les deux images soient à une certaine échelle. Comment les échelles de chaque image ont-elles été déterminées ? En clair, on peut toujours aligner plusieurs points, il suffit ensuite de jouer sur l'échelle pour qu'ils se superposent. Les étoiles étant nombreuses, on peut les superposer à une carte quelconque et obtenir de très jolies coïncidences. On peut ainsi corréler n'importe quelle image avec quelques points prélevés dans un nuage aussi important. Enfin, comment a été opérée la sélection des 117 sites archéologiques utilisés, alors qu'il y a plusieurs milliers de sites archéologiques mayas connus ? - Dans la même idée, retrouver des constellations sur une carte en choisissant les villes bien placées, c'est un petit jeu que tout le monde peut faire. Chez les écrivains, Maurice Leblanc – le père d’Arsène Lupin - s'y était essayé : selon lui, la piste des sept abbayes du pays de Caux reliées entre elles dessine la Grande Ourse et permet de retrouver l’étoile d’Alcor. Et, après tout, pourquoi pas ? Quoi qu'il en soit, on peut de toute façon saluer l'esprit d'ouverture, la curiosité et l'originalité d'un adolescent qui n'hésite pas à sortir des sentiers battus de la science. Et à susciter le débat.

 Article de 2014

Né du ciel : un projet fascinant

Joliette, le 8 avril 2014 - William Gadoury, élève de 2e secondaire de l'Académie Antoine-Manseau, a remporté la médaille d'or, catégorie junior et meilleur projet, toutes catégories confondues lors de la finale de l'Expo-Science Hydro-Québec pour la région de Lanaudière qui avait lieu du 27 au 29 mars dernier. Ce prix lui permettra de se représenter à la super Expo-Science panquébécoise qui aura lieu au Cégep de Terrebonne du 10 au 13 avril 2014.

Son ambitieux projet consiste à établir un lien entre la localisation des cités majeures possédant de grandes pyramides sur le territoire maya et les constellations d'étoiles que les mayas (1500 av. J.C.) pouvaient voir entre les latitudes 13oN et 22oN.

La méthode exposée par William consiste, premièrement, à localiser et à identifier les cités majeures possédant de grandes pyramides sur le territoire maya. Pour les trouver, il utilise le site Web de Wikipédia et il imprime la liste des plus importantes cités mayas. Ce site lui permet de connaître les coordonnées géographiques de certaines grandes cités.

Ensuite, sur le site Web de Google Earth, il inscrit dans l’outil de recherche chacune des cités. Puis, William crée un repère pour celles qu'il trouve. Grâce au site Web Mayagis, il compare la liste et l’emplacement des cités qu'il a déjà trouvées et ajoute les cités manquantes. Les données du site Mayagis se fusionnent directement sur le site Google Earth et elles lui précisent l’endroit et l’importance des cités.

Deuxièmement, William cherche les étoiles que les mayas pouvaient voir de leur territoire soit entre les latitudes 13oN et 22oN. À partir du site Web Cosmovisions, il décalque sur des feuilles transparentes des constellations en commençant par les constellations circumpolaires de l’hémisphère nord. Il identifie les constellations et il trouve l’étoile la plus brillante ayant la plus forte magnitude apparente pour chaque constellation, Alpha étant généralement la plus brillante.

Troisièmement, à l’aide des feuilles transparentes et d’un rapporteur d’angle, il compare la forme et les angles des constellations avec la disposition géographique des cités mayas qu'il a déjà inscrites sur le site Web Google Earth.

Sa méthode lui permet, de découvrir en avril 2013, une première représentation de constellation: le W de Cassiopée. En continuant ses recherches jusqu’en janvier 2014, il découvre 22 regroupements de cités correspondant à autant de constellations. La dernière en liste étant la Couronne Boréale. De plus, il fait le même constat avec d’autres civilisations: Orion sur le territoire aztèque au Mexique, celle du Grand Chien pour les Incas au Pérou et finalement Hercule, utilisée par les Harappa et d’autres anciennes civilisations en Inde.

Selon ses recherches, les 142 étoiles de 22 constellations dont les pléiades et hyades sont représentées par 117 grandes cités sur le territoire maya. 15 cités représentent plus d’une étoile. Le nombre de représentations de constellations passant par une même cité correspond à l’importance de la cité maya: par exemple, Tikal est représentée par 5 étoiles de constellations différentes, Chichen Itza 4 étoiles, Coba 3 étoiles, Caracol 3 étoiles, etc.

Selon les calculs de William, les formes des constellations par rapport aux formes des regroupements de cités ont en moyenne des ressemblances d’angles à 96,0% et d’apparences globales à 98,2%.

William Gadoury est fier de son projet et précise qu'il a hâte de partager ses résultats avec le grand public et qui sait, peut-être un jour, gravir une de ces pyramides.

Lucie Dufresne, géographe, historienne et auteure de plusieurs ouvrages sur les Mayas, aussi bien en français qu'en espagnol, croit «que personne n’a regardé le territoire maya sous cet angle».

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Commentaires
A
Les questions suscitées ici sont légitimes mais naïves. Les étoiles n'ont pas changé de place entre elles. Ici on parle de precession. Seul le pole de rotation a changé. La carte maya n'est pas concerné par ce pole. La triangulation était connue depuis le néolitique. Peu d'historiens ne lisent les articles publiées par les congress internationales archeoastronomiques de Oxford University. Il est connu que les mayas construisaient leur ville à des endroits peu probables au niveau geo agricole. Des tours de bois au préalable peuvent atteindrent le contacte visuel pour la triangulation. Les emplacements ont été verifies par trois agences spatiales. Je comprend bien le public qui a peine à accepter que l'homme du néolitiques ait pu connaitre le sphéricité de la terre voir meme son diameter. Mais plusieurs archéoastronomes n'ont aucune difficulté à l'accepter. Je parle d'astronomes d'observatoires, un du CNRS... et j'en passe... La difficulté est que beaucoup de pseudo sciences à gogo capitalisent sur ces sujets pour des raisons variées. Au final j'honore le sceptisisme évoqué dans cet article.<br /> <br /> <br /> <br /> Signé un archéoastronome
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