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Vie de La Brochure
12 mai 2016

Moretti et les enfants

Après avoir revu Habemus Papam un mot sur la scène avec les enfants.

Dans la voiture le frère et la sœur sont sur la banquette arrière et la mère téléphone à son amoureux.

Le garçon lui demande si elle téléphone à son amoureux mais elle nie. « C’est un collègue ».

Alors le garçon trahit sa sœur qui lui a révélé l’existence de cet amoureux et ils se disputent.

Pourquoi cette scène qui fait écho au propos du vrai père, le psychanalyste qui doit soigner le pape nouvellement élu et qui indique qu’il est séparé de sa femme qui n’ose avouer à leurs enfants qu’elle a un nouvel amoureux. Ils sont séparés pour une raison majeure : elle veut être la meilleure et pour elle tout tient « aux carences de soins du temps de l’enfance ».

Or si Moretti aime tant mettre des enfants en scène, c’est pour des raisons opposées. Il ne croit pas que l’enfance décide de la vie de l’adulte mais que l’adulte s’invente en permanence une enfance ce qui ne signifie pas nier la réalité de la dite enfance mais nier qu’elle puisse engendrer le moindre fatalisme. C’est la forme laïque de l’art de Moretti.

D’une part il ne décide de rien dans le film, c’est seulement le pape qui décide de démissionner.

Pourtant il décide de tout puisqu’il est producteur, réalisateur, scénariste, acteur….

La laïcité tient dans cette contradiction : être à la fois sur le bord de la route et dans l’action.

Les enfants sont à la fois l’inévitable et le possible et ce n’est pas surprenant si le débat laïque concerne toujours en premier la question scolaire donc les enfants.

Et j’ajoute que ce type de lien aux enfants nous renvoie à la pudeur constante de l’artiste.

Pas question de tire : tel père, tel fils et pas question non plus de dire : que le fils crache sur le père.

D’autant que dans l’histoire il y a aussi une mère.

Comme chez tout artiste, le succès tient à la sincérité et sur de telles questions Moretti ne fait rien d’autre que parler de son enfance : suite à la douloureuse mort de son père il abandonne le nom d’Appicella qu’il s’était donné e suite à la douloureuse mort de sa mère il tourne Mia Madre mais là je renvoie au texte de René Merle.

Jean-Paul Damaggio

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