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Vie de La Brochure
13 mai 2016

La Condamine de retour à Quito

En ce moment l'Equateur célèbre le début de la mission géodésique conduite en particulier par Charles de La Condamine à partir de 1736 dans cette zone de ce qui était alors une colonie espagnole.

Charles de La Condamine (1701-1774)

Ce scientifique est chargé en 1735 par l'Académie des sciences de conduire une expédition afin de mesurer la longueur d'un arc de méridien d'un degré à proximité de l'équateur pour vérifier la figure de la Terre et l'hypothèse d'Isaac Newton, selon laquelle le globe terrestre n'est pas une sphère parfaite, mais est enflée près de l'équateur et aplatie aux pôles (en forme de « mandarine »). Cette idée de Newton avait soulevé une énorme controverse chez les scientifiques français entre un clan « cartésien » adepte des théories scientifiques de Descartes et du mécanisme des tourbillons et un clan « newtonien », auquel appartenait La Condamine. Les Cartésiens soutenaient au contraire que la Terre était aplatie à l'équateur et enflée aux pôles (en forme de « citron »).

L'expédition à Quito est officiellement dirigée par Louis Godin mathématicien, avec La Condamine, Pierre Bouguer, astronome, et Joseph de Jussieu, médecin, naturaliste et frère des célèbres académiciens Bernard et Antoine de Jussieu.

La Condamine, par son sens de l'organisation et des contacts humains, sauve du désastre l'expédition française qui, après bien des péripéties, obtient la mesure de trois degrés du méridien de Quito. Les résultats confirment ceux de l'expédition polaire en faveur de la théorie de Newton. Néanmoins, les résultats produits par les instruments et les conditions de mesure de l'époque restent chargés d'incertitudes.

centre culturel

Comme toujours on oublie la contribution locale à la mission celle de don Pedro Vicente Maldonado qui en récompense va devenir membre de l'Académie des sciences de Paris le 24 mars 1747.

Rappelons que cette expédition et les calculs qui en résultèrent, servira à l'invention fabuleuse du système métrique.

 Exposition à Quito

Pour la première fois des documents, peintures et autres éléments sont exposés , au Cultural Metropolitano de Quito (CCMQ), dans les sales de un à cinq.

Ce centre culturel à deux pas de la célèbre place centrale est une vieille maison splendide bien aménagée. Et cet événement permet de compléter les liens qui unissent la France et l'Equateur avec des initiatives également à l'Alliance française qui elle se situe dans l'autre Quito, la Quito moderne, un bâtiment tout neuf, avec un garde à l'entrée à côté d'un restaurant El Chacal. Le 24 mai un film avec débat sera projeté au sujet de l'histoire de l'Equatorienne qui s'est mariée avec le mathématicien Godin, Isabelle qui a réussi à survivre quand les membres d'une autre l'expédition décidèrent de rentrer en France en passant par l'Amazonie en 1760.

 

IsabelleGodin

Godin des Odonais (Isabelle), née Grandmaison, femme de l'un des compagnons de La Condamine (c'était le neveu de Louis Godin, et il accompagnait l'expédition comme technicien), est célèbre par les malheurs qu'elle éprouva en Amérique. Éloignée pendant 15 ans de son mari, fixé à Cayenne, elle partit de Quito pour l'aller joindre, et fut abandonnée sur des terres sauvages. Après avoir vu mourir autour d'elle son fils, ses frères dans les horreurs de la faim et de la soif, en proie elle-même à ces tourments et à la crainte d'être dévorée par les bêtes féroces, elle eut le courage de supporter tant d'infortunes, et revit la France en 1773. Les aventures de cette dame sont tellement romanesques, que l'on aurait peine à y ajouter foi, si la vérité n'en était attestée par des missionnaires de l'Amazone et par une lettre de Louis Godin, publiée en 1775.

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