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Vie de La Brochure
30 juin 2016

Equateur : Produire des médicaments génériques

enfarma_proyecto

(la photo du rêve)

Cette question n'est pas anecdotique à partir du moment où elle concerne un rêve de production de médicaments génériques. Quand le jour de noël 2009 le gouvernement équatorien a annoncé ce projet d'entreprise publique baptisé ENFARMA, pour fabriquer, commercialiser, importer, exporter, distribuer des médicaments surtout génériques, il s'agissait d'un rêve d'auto suffisance en matière de médicaments ou de souveraineté pharmaceutique.

Mais il y a toujours loin du rêve à la réalité ce qui fait qu'encore en 2013 le projet en était au stade zéro, la valse de responsables n'ayant pu rien changer à l'inertie ambiante. Déjà des voix s'élevaient pour contester le fait que ce soit le Ministre de l'industrie et de la productivité qui soit à la direction d'une opération qui aurait pu être au cœur de l'action du Ministère de la santé. Finalement en 2013 avec la création de Yachay et l'aide des ingénieurs des armées, l'aménagement du terrain pour Enfarma vit le jour. Une petite entreprise espagnole Novocat Farma a été chargée de la construction (un investissement prévu de 150 millions) au milieu de critiques considérant que la dite entreprise n'avait pas les épaules assez solides pour un tel projet. L'appel d'offre n'avait rien donné d'où ce contrat direct décidé par Claudio Galarza le gérant d'alors d'Enfarma.

Tout semblait aller pour le mieux quand le 1er février 2016 l'entreprise Enfarma EP et la chinoise Sinopharm International Corporation signèrent un accord de coopération stratégique pour plus de 53 millions de dollars afin d'assurer à Yachay la production de médicaments et de vaccins. L'accord était si précis qu'il prévoyait de relancer une usine de production de médicaments de Guayaquil ! Eduardo Egas ministre de l'industrie en titre était le premier à se féliciter de cet accord qui par les profits réalisés dès la mise en marche de l'opération, fait que l'endettement sera vite rattrapé.

Deux mois après, le président lui-même, annonça la liquidation d'Enfarma ! Pouquoi ?

C'est sur le site Rebelion plutôt favorable à la révolution citoyenne qu'un spécialiste Esteban Ortiz répond à la question.

¿Por qué fracasó la empresa pública de fármacos del Ecuador?

La liquidación de un sueño llamado Enfarma EP

Trois raisons sont données :

- pression de l'industrie pharmaceutique

- incapacités des dirigeants de l'entreprise

-manque de volonté de certaines institutions publiques.

Il rappelle un phénomène qui peut paraître étrange : aux USA 90% des médicaments consommés sont génériques alors qu'en Equateur c'est 10%.

De mon expérience étatsunienne je distingue les médicaments chez le pharmacien (et là en effet les médicaments sont dans d'énormes boîtes toujours sous forme de gélules et le pharmacien les met dans des boîtes spécifiques avec l'inscription du médicament et du dosage) et ceux de la parapharmacie qui eux sont de marques.

Je pense que la mort de ce rêve est symbolique de bien des questions : l'incapacité du secteur public à assumer les nouveautés, le manque de coordination entre les diverses étapes d'une politique. Aujourd'hui la question majeure en économie n'est pas de produire mais de distribuer.

Pour les hispanisants le mieux est de se reporter à l'article en cliquant sur le titre en espagnol. J-P Damaggio

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