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Vie de La Brochure
1 juillet 2016

Marcel Guiche, une figure de Castelsarrasin

Je reprends ici l'article de La Dépêche au sujet de la mort de Marcel Guiche. Max Lagarrigue étudia autrefois l'histoire du PCF et il vient de retenir une anecdote pour évoquer l'ancien militant, une histoire qui prouve la complexité de la vie. Si j'avais eu à écrire sur le sujet, j'aurais retenu d'autres moments (voir le livre sur Baylet) mais puisqu'il s'agit de cette période 1943-1945 je note qu'au moment où la Fédération du PCF a étudié la vie du PCF pendant la Résistance en Tarn et Garonne (et où j'ai fortement participé) Marcel Guiche et les autres Castelsarrasinois ont préféré ne pas apporter leur concours. Je pense que cet épisode dont je connaissais la teneur y est pour quelque chose. La vie politique est animé par des malins ou des sincères. Entre 1943 et 1945 les malins avaient tous deux fers au feu ( y compris René Bousquet) et généralement la vie leur a donné raison car se sont eux qui ont fait "carrière". J-P Damaggio

P.S. J'ai vu pour la dernière fois Marcel le jour de l'enterrement de Paul Ardouin et il était encore en bonne forme. Je pensais avoir la photo le montrant avec son fils Maurice mais je ne la retrouve pas.

 

 La Dépêche

C'est dans sa petite maison de la cité Ducau, où il était installé depuis près d'un demi-siècle, que Marcel Guiche est décédé dimanche, à 95 ans. Cette cheville ouvrière du syndicalisme tarn-et-garonnais et figure du militantisme communiste aura eu, pour le moins, une vie bien remplie.

 Né en septembre 1920, à Castelsarrasin, le jeune Marcel attrape très jeune le virus du militantisme. C'est durant le gouvernement du Front populaire (1936-1938) que le jeune Castelsarrasinois rejoint d'abord les rangs des Jeunesses socialistes, alors la SFIO (section française de l'internationale ouvrière). Une adhésion à la maison mère de l'Internationale qui est de courte durée; Marcel Guiche, touché, comme toute une génération, par la guerre civile qui sévit en Espagne, prend fait et cause pour le camp républicain. Il reprend ainsi à son compte le slogan du journal «L'Indépendant» de Tarn-et-Garonne : «Sauver l'Espagne républicaine, c'est sauver la France» (le 22 août 1936). Irrité par la politique de neutralité des dirigeants locaux et nationaux de la SFIO, Marcel, avec une partie de son groupe, déchire publiquement sa carte des JSFIO et adhère aux jeunesses communistes (JC). Lors d'un entretien qu'il nous avait confié, il se rappelait précisément du jour où il avait franchi le Rubicon pour adhérer à la troisième Internationale. «C'est lors du compte rendu de mandat de Marcel Guerret, député SFIO de Tarn-et-Garonne et du Front populaire, que j'ai porté mon adhésion au parti. Ce parlementaire avait lancé une phrase qui nous avait heurtés : «Voyons, camarades, voulez-vous d'une République soviétique de l'autre côté des Pyrénées?».

 Dès lors, Marcel s'engage au sein du SRI (secours rouge international), une officine du PCF, qui vise à amener des vivres, des médicaments, parfois, sous le manteau, des armes aux combattants républicains espagnols. Un comité castelsarrasinois du SRI est constitué, avec le soutien d'un militant de la commune possédant un camion, Jean Marty. Celui-ci transporte les bénéfices de la collecte locale à Barcelone. Le refus des accords de Munich (septembre 1938) scellant la mort de la Tchécoslovaquie et permettant à Hitler de faire main basse sur les Sudètes, des territoires du pays habités par des Allemands, renforce sa conviction. «Les JSFIO de Castelsarrasin basculent presque entièrement à l'extrême gauche, provoquant la création d'une cellule de JC dans la ville qui en était dépourvue auparavant», témoignait Marcel Guiche, qui en était le leader naturel. La cellule castelsarrasinoise crée, dans le même élan un club de football, dit Jules-Guesde, affilié à la FSGT en 1937-38. C'est avec le même entrain qu'il adhère au PCF clandestin au cours de l'année 1943 et constitue l'embryon local des FTP (franc-tireur et partisan). Une position dans ce groupe de résistance armée qui ne l'empêche pas d'entretenir d'excellentes relations avec le maire Adrien Alary qui avait repris l'écharpe de maire en février 1941, lorsque Joseph Flamens préférait démissionner que de prêter serment au maréchal Pétain. Une «amitié» qui n'était pas si étrange pour le résistant communiste qui n'hésita pas à cacher l'édile à la Libération (notre encadré). Ouvrier EDF, toujours syndiqué à la CGT, Marcel Guiche occupa même le poste de secrétaire général de l'UD en 1949. Il demeura, durant toutes les années «50» à «60» - les années Thorez à Duclos - le patron de la cellule communiste de Castelsarrasin, et conserva, jusqu'en 1968, des fonctions au bureau fédéral du parti.

 Il avait caché Alary à la Libération

Marcel Guiche, dans son témoignage, confirme avoir eu des contacts privilégiés avec le maire Adrien Alary pendant l'occupation. Celui-ci lui aurait, en effet, fourni de fausses cartes d'identité faites au commissariat de police et des bons d'alimentation. C'est dans ces conditions que le résistant communiste castelsarrasinois atteste avoir demandé au PCF de protéger le maire qui jouait donc double jeu depuis 1943 et qui avait clandestinement adhéré au Front national (un mouvement de la Résistance intérieure créé en 1941 par le PCF). Adrien Alary était la bête noire des résistants de l'Armée secrète locale, il aurait probablement été passé par les armes si Marcel Guiche ne l'avait planqué.

Max Lagarrigue.

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