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Vie de La Brochure
9 septembre 2016

L'Etat et ses interdits (4) : le travail des enfants

Au début de mes recherches dans les archives départementales je suis tombé sur un dossier émouvant. Suite à loi du 22 mars 1841 interdisant un travail trop long des enfants dans les manufactures, des inspecteurs furent désignés par l'Etat et le dossier contenait le résultat de leurs actions. En 1845 sur le secteur de Moissac sur 20 entreprises, 18 emploient des enfants avec 5 qui en ont de moins de 12 ans. Il s'agit de fabriques de faïences d'Auvillar. Au nombre de 9 elles occupent 58 hommes, 45 femmes et 27 enfants (soit 20% d'enfants).

Un étude générale existe-t-elle sur le sujet en sachant bien sûr que les inspecteurs ne sont pas tous fiables ? Pour mémoire la durée du travail va de 5 h du matin à 6 h du soir !

Je viens de reprendre ma première publication qui évoque cette question.

Qui était les plus opposés à cette loi ? Les familles ouvrières qui comptaient sur leurs enfants pour ramener quelques sous à la maison, et de toute façon quel mal y avait-il à apprendre très tôt les dures lois de la vie !

Toujours cette même contradiction qu'on retrouvera quand, à la place d'un interdit, l'Etat votera une obligation, celle d'envoyer les enfants à l'école. Un Etat qui veut faire le bonheur des ouvriers contre leur gré ?

Par ce feuilleton que je pourrais poursuivre de beaucoup d'exemples, je ne cherche pas à réhabiliter l'Etat. Tout en étant l'Etat des forces dominantes, il a toujours été au carrefour des luttes sociales. Tout comme le propriétaire d'esclave ne pouvait pas frapper l'homme au point de détruire sa propriété, l'Etat des forces dominantes a toujours eu besoin de protéger les exploités, protection qui cependant ne pouvait être accordée facilement, car les forces dominantes sont toujours marquées par des contradictions. Aujourd'hui par exemple, elles prônent la destruction de l'Etat social gagné hier par les luttes sociales, mais en même temps elles aiment l'Etat collecteur d'impôts qui alimentent leurs affaires. J-P Damaggio

 

 

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