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Vie de La Brochure
25 septembre 2016

Le FN et le plafond de verre

dilem marine le pen

Encore aujourd'hui dans une émission radio où les participant n'avaient rien à dire de sérieux (le FN manque de programme économique alors que les autres…) l'expression de plafond de verre est ressortie or elle a le don de me casser les pieds.

Pas seulement parce qu'elle s'est fait connaître en 1986 grâce au Wall Street Journal (les expressions venues des U.S.A. ne se comptent plus dans notre langage) mais parce qu'elle n'a aucun sens en lien avec le F.N.

Les électeurs F.N. au moment de passer le cap de la victoire électorale possible, au second tour, auraient une réticence. Les dernières élections départementales et régionales en seraient la confirmation. Cette formule de "plafond de verre" fait l'impasse sur un aspect fondamental : au second tour le F.N. ne reçoit l'appui d'aucun autre parti politique ! Le F.N. au second tour des législatives se maintient partout où il le peut sans se soucier de faire plaisir à tel ou tel parti "officiel". Seul le PCF des années 30 inaugura cette stratégie pour vérifier très vite qu'au second tour son électorat volait au secours du candidat de gauche le mieux placé. En conséquence il perdait beaucoup de soutiens.

Le F.N. tout au contraire, quand il peut se maintenir au second tour, gagne des électeurs venus de "droite ou de "gauche". Il est manifeste que quand il risque de passer la barre de 50% il en gagne moins. Mais comment s'en étonner ? Quand, un parti en France a-t-il gagné une élection SEUL contre tous ? Même De Gaulle au plus haut de sa forme a eu besoin des voix du centre. Et Mitterrand en 1981 de quelques voix venus du camp Chirac ! Ce que les commentateurs ne veulent pas voir c'est que l'isolement du F.N. fait sa force et s'il ne passe pas la barre de 50% c'est un aspect secondaire.

En Italie, Berlusconi a voulu gagner dès qu'il s'est lancé dans la politique et pour ce faire il a suscité autour de lui des alliances improbables destinées à provoquer sa chute. Et elles provoquèrent deux fois sa chute jusqu'à sa chute finale (je rappelle qu'au gouvernement actuel de l'Italie des anciens amis de Berlusconi gouvernent avec Renzi).

Un des points forts du F.N. c'est qu'il ne court pas derrière le pouvoir à tout prix, contrairement à tous les partis qui se divisent en permanence sur leurs stratégies d'alliance.

La question du "plafond de verre" est ridicule à partir du moment où il est clair depuis le début du F.N., que son électorat le soutient dans tous les cas ! Plus que s'étonner de l'incapacité du F.N. à passer la barre de 50% il faut s'étonner qu'au second tour, il puisse passer de 20 à 40% comme j'ai pu le vérifier dans des législatives ou cantonales.

Et si à la présidentielle Marine Le Pen passe de 25 à 40% le fait majeur ne sera pas son incapacité à passer la barre de 50% mais sa capacité à récupérer des électeurs ailleurs que sur son étiquette. C'est d'ailleurs ainsi que le F.N. avance : certains électeurs votant au second tour pour le F.N. le font ensuite au premier tour.

Bref, la référence au plafond de verre c'est une façon de réduire une élection à… l'électoralisme et les commentateurs ne savent pas faire autre chose !

Dans une élection le perdant est aussi important que le gagnant car sans le perdant il n'y aurait pas de gagnant mais la lecture doit se faire uniquement sous l'angle… du gagnant virtuel, éventuel, ou réel. La très grande majorité des candidats à la présidentielle savent qu'ils ne vont pas gagner mais ils sont là tout de même et heureusement. Ils sont là pour défendre des idées et les commentaires devraient se porter sur les idées et non sur "les idées permettant de gagner". Les commentateurs privilégient la "vitrine" pour se plaindre ensuite de l'importance de la "vitrine ! En fait et c'est la mutation des grands médias : ils ne veulent plus être là pour informer (bien ou mal) mais pour décider qui doit gagner et comment ! Le rôle de contre-pouvoir ne peut plus leur suffire : ils sont le pouvoir et le savent. "Le plafond de verre" de bien des journalistes c'est leur incapacité à franchir le seuil de l'intelligence du réel. J-P Damaggio

P.S. Le dessin de Dilem pointe ce que le F.N. a compris depuis le début : il ne va pas avancer avec des militants mais avec les médias, je veux dire avec le marketing.

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