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Vie de La Brochure
18 novembre 2016

Aujourd'hui, la bataille de l'eau de Bolivie

chacaltaya

Un des combats associatifs des années 2000 qui fit référence dans l'évolution de la politique en Bolivie, fut celui conduit contre la privatisation de l'eau. A Chocabama comme sur les hauteurs de La Paz, à El Alto, les peuples se sont révoltés contre les entreprises françaises qui souhaitaient s'enrichir sur le dos des habitants, ou contre la multinationale Bechtel et les consortiums variés. Les augmentations des tarifs furent l'étincelle qui poussa à la révolte. Parmi les héros d'une véritable guerre qui secoua La Paz, Oscar Olivera et sa sœur Marcela qui depuis n'ont pas cessé la lutte.

 Dès 2005 le président Carlos Mesa décida de nationaliser la Lyonnaise des eaux qui refusait de revoir le contrant souscrit en 1997 sous pression de la Banque mondiale.

 En conséquence quand Evo Morales arriva au pouvoir, l'eau fut décrétée dans la Constitution bien commun, et il nationalisa plus largement encore les services de l'eau potable.

Sauf qu'il faut ensuite avoir des services publics capables de traiter l'eau, de la transporter, et de la faire payer car tout ceci à un coût.

Or les entreprises privées se permettaient des tarifs abusifs car elles savent parfaitement que contrairement aux USA, l'Etat en Amérique latine n'a pu se donner les moyens d'assumer cette activité.

Et ce qui devait arriver… arriva !

 En fait la Bolivie plus que tout autre pays est confronté à ce qu'on appelle le réchauffement climatique et le simple citoyen n'est pas obligé de saisir le lien avec réchauffement et eau au robinet ! Surtout là où les discours ne manquent pas pour dénoncer les politiques mondiales qui refusent de prendre en charge le problème climatique.

Sauf qu'il fallait anticiper pour la Bolivie elle-même !

Les experts n'ont jamais cessé de tirer la sonnette d'alarme.

Une des sources majeures d'eau avait pour nom les glaciers or el Chacaltaya était en train de disparaître totalement et la photo le montre, il a disparu en 2009 alors que les experts tablaient plutôt sur 2020.

Avec aujourd'hui une sécheresse, la pire depuis 25 ans, la ville de La Paz est au bord du drame. Les coupures d'eau s'accélèrent. En conséquence le 17 novembre, Evo Morales a demandé pardon aux habitants de La Paz pour cette situation : "Nous pensions que La Paz n'aurait pas de problèmes et les autorités ne nous ont pas alerté correctement." (les problèmes existent aussi à Cochabama). Des fonctionnaires ont été destitués dans la foulée mais le problème prend à la gorge les plus pauvres de la ville. La retenue d'eau Hampaturi a vu son contenu s'évaporer et avec elle l'espoir de 800 mille personnes de pouvoir accéder à ce besoin basique. Et Morales de reconnaître qu'il ne peut pas y avoir de solution immédiate mais seulement à moyen terme.

Les mouvements citoyens qui s'étaient battus contre les compagnies privées découvrent, un peu tristes, qu'avec un service public, on n'est pas pour autant sorti des épreuves ! Das l'entreprise d'Etat le clientélisme prend parfois le pas sur la compétence !

Depuis 2012 Fanor Nava, le maire de El Alto tente d'alerter les autorités concernées mais sans succès. Il a pris des mesures à son propre niveau en interdisant pendant le carnaval l'utilisation des poches d'eau que les gens aiment se lancer mais c'est, le cas de le dire, une goutte d'eau dans l'océan des problèmes !

Il semble que les évolutions climatiques soient plus rapides que la prise de conscience politique. Et pas seulement en Bolivie car le problème est le même au Pérou, au Chili ou à un niveau moindre, en Argentine. La question ainsi posée suppose une réflexion globale des démocrates. J-P Damaggio

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