Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vie de La Brochure
28 novembre 2016

L’adieu à Castro

Castro Montalban

Bien des amis se sont étonnés qu’avec dix voyages à mon actif vers l’Amérique latine je ne sois jamais allé à Cuba. A titre personnel il m’est impossible de faire le touriste dans un pays où il y a deux monnaies et où il est impossible de prendre un bus pour aller n’importe où mais il ne me viendrait pas à l’idée de demander aux politiques de l’île de changer pour autant de tels principes. S’il faut une monnaie pour le peuple et une autre pour le voyageur le gouvernement cubain doit avoir ses raisons que je respecte.

 Et ce respect, pour Cuba comme pour les USA, ne consiste pas à évoquer Castro ou Obama en parlant contre ceux qui le dénigrent ou ceux qui l’encensent.

 Sans aller à Cuba il est possible de lire sur internet le journal Gramma, et de le comparer avec Pagina 12 d’Argentine, La Jornada du Mexique, El Telegrafo d’Equateur, La Republica du Pérou ou Ultimas Notocias de Caracas et le bilan est sans discussion : Gramma encore aujourd’hui ne sait faire que de la propagande ce qui n’empêche pas l’existence dans l’île de créativités originales comme l’écrivain Leonardo Padura ou le chanteur Pablo Milanès. Je prétends qu’il est juste de dire les deux phénomènes.

 Celui qui a écrit le livre le plus phénoménal sur Cuba s’appelle Manuel Vazquez Montalban car en communiste qu’il a toujours été il n’a fermé la porte à aucune des opinions circulant dans l’île et autour de l’île (sa condition pour être communiste). J’aurais aimé qu’il fasse le même livre sur l’Argentine mais il s’est contenté d’y envoyer Pepe Carvalho pour un quintet à Buenos Aires. J’aurais aimé qu’il le fasse sur le Mexique mais il a préféré n’aller qu’au Chiapas. Il ne pouvait accomplir un tel exploit qu’à propos de Cuba à cause de l’amour qu’il portait à l’île où son père, disait-il, y avait peut-être donné naissance au frère qui lui manqua.

 Et le livre il l’a fait au moment crucial, en 1998, quand Jean-Paul II s’est posé à Cuba. De Jean Paul II aux Amériques je retiens seulement le voyage dans le Nicaragua sandiniste où il refusa publiquement de serrer la main d’une figure de la Théologie de la Libération, le prêtre Ernesto Cardenal ministre de la culture. Et de Jean-Paul II en Europe je retiens, il y a presque seize ans, sa réception au Vatican de Jörg Haider qui dirigeait alors l’Autriche.

 Les 720 pages du livre de Montalban (la version française est édulcorée) restent une mine d’or pour comprendre l’avenir de l’île, pour comprendre à la fois ses atouts et ses failles et la plus grave reste encore l’incapacité à libérer les intelligences en attente d’oxygène.

 Je vais conclure par l'un des deux citations que Montalban place dans l'épilogue du livre : "Les luttes actuelles opposent les grandes multinationales entre elles, non des démons et des héros." Sans commentaires. J-P Damaggio

Publicité
Publicité
Commentaires
Vie de La Brochure
Publicité
Archives
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 1 023 422
Publicité