La vieille sucrerie

Gamin j'ai appartenu au camp du sucre mais j'ai cru trop longtemps que le sucre poussait dans les champs en forme de petit cube blanc.

Puis les hasards de la vie mon conduit au pays des cannes à sucre et si ça pousse dans les champs de là, à en sortir du sucre, quel travail !

Le hasard faisant bien les choses de là j'ai découvert cet autre sucre venu d'un arbre. Quand on voyage on découvre et je l'admets je suis long à comprendre. C'est trente ans après avoir croisé une sucrerie au pays des érables que j'ai compris que c'était plus qu'une sucrerie. Parce qu'elle ne fonctionnait plus ! Trop dogmatique je ne suis pas sorti d'un coup du sucre en cube blanc mais quand j'ai pu goûter le sirop d'érable alors je me suis senti entrer en terre québécoise. Aujourd'hui la vieille sucrerie de l'ami Jacques Desmarais est devenue une mausolée avec le texte ci-dessous pour la célébrer. Plus terre à terre que lui, par la grâce d'u marché de noël à Toulouse j'ai retrouvé ce pot de sirop. Attention bien noter la qualité car il existe quatre catégories.

J-P Damaggio

Contre les mauvais dire

Voici mon premier mausolée pour le fond de la nuit, disait l'auditeur satrape à son maître. 
— C'est un peu charivari tout autour! 
Non, maître, c'est la vieille sucrerie un peu en démanche, certes, c'est le chagrin, c'est comme ça, ce sont les valses, puis la solitude, les saisons manquées, les mauvais dire, les vents, la grêle, les bêtes, l'oubli. Pourquoi s'en faire s'il s'agit ici de gésir sans plus jamais révérence? Mon maître, ne voyez-vous pas le lutin au sapin de lumière? Jacques Desmarais