Mélenchon et l'Amérique latine
Hier soir, sur France 3, pendant le reportage sur Mélenchon, l'Amérique latine est venue dans la discussion. Mélenchon a la fibre espagnole et de ce fait, après avoir rêvé de faire Die Linke en France (un nouveau parti unissant la tradition communiste et la tradition socialiste de gauche) il s'est passionné pour les révolutions citoyennes des Amériques. Podemos fonctionne de même.
Passionné moi-même par les dites révolutions il m'est arrivé au début du Parti de Gauche (en 2009) d'écouter Alexis Corbières à Toulouse parlant du cas chilien. Puis nous avions échangé quelques courriels et j'avais constaté cette position que Mélenchon rappelle dans le film : "pas question de critiquer les dites révolutions, laissons ce soin aux autres".
L'expression est connue : "ne pas crier avec les loups".
J'ai toujours eu un problème avec cette posture car tout jeune, membre du PCF, la question était la même vis-à-vis de l'URSS : "tout n'est pas parfait mais notre rôle c'est de seulement mettre en valeur ce qui marche bien car personne ne le fera" et le bilan était en 1980 globalement positif. Pouvait-on admettre que les candidats aient tous entre 90 et 100% ?
Cette position suppose que toute critique est négative or critiquer, sans prétendre avoir raison, des pouvoirs que l'on défend par ailleurs, c'est aussi les aider à faire mieux.
Toutes les révolutions citoyennes des Amériques ont des critiques fortes sur leur gauche : pour éviter de les mettre en danger, ce courant devrait-il se taire ?
Je prends l'exemple de l'Equateur que je présenterais le 1er mars de 18 h à 19 h à Montauban, une révolution citoyenne chère au cœur de Mélenchon. Peut-on souhaiter la victoire du successeur de Rafael Correa tout en suivant avec intérêt la campagne de Paco Moncayo, candidat à la gauche du pouvoir ? Je réponds oui. Craindre que les critiques de gauche faites à Correa puissent lui nuire, c'est être sur la défensive.
En 2005 parce que le FN était pour le NON, il ne fallait pas, aux yeux de certains, prôner le NON de gauche. En politique les questions ne sont pas linéaires, et l'essentiel, quand on est démocrate c'est de se comporter comme un démocrate. Je peux critiquer Mélenchon et voter Mélenchon. J-P Damaggio