Hamon-Varoufakis-Mélenchon

Une amie indique sur son facebook :

"La question européenne est centrale dans le désaccord Hamon Mélenchon. Pour Mélenchon, soit elle change, soit on la quitte. La démarche de Varoufakis avec l'asso DIEM 25 est en effet de faire évoluer l'institution mais pas de la jeter aux orties si cette évolution tarde à se mettre en place. C'est pour cette raison que Varoufakis soutient Hamon que Hamon et les verts font parti de DIEM 25 et que les mélenchonistes n'en sont pas. Je me sens profondément européenne et la seule chose dont je sois sûre c'est que rien mais absolument rien ne garantit que notre vie s'améliore une fois l'Europe enterrée."

 Pour moi la question n'est pas tant celle de Mélenchon, Hamon ou Varoufakis mais bien justement celle de l'Europe politique (car l'Europe était une réalité bien avant le Traité de Rome).

Daniel Cohn-Bendit explique que quand on n'est pas content de la France on ne dit pas qu'il faut la quitter, on cherche à la changer, et pour l'Europe c'est pareil. Sauf que, parce que l'Europe politique est une belle idée, les forces dominantes en ont profité pour en exclure les citoyens ! (je n'entre pas dans les détails) Comment la changer sans moyens ? La question se pose de plus en plus, vu le rejet grandissant que la belle idée de départ suscite dans les populations.

Le cas grec est devenu emblématique sauf qu'en terme de PIB il ne pèse pas plus que le département des Hauts de Seine. Je n'ai pas connaissance que les autorités grecques aient trouvé la solution (et Varoufakis y compris) sauf à céder aux ordres de Bruxelles. Un pays comme le France a d'autres moyens pour peser sur l'historie commune. Ce fut une des grandes promesses de campagne de François Hollande. Résultat ? Néant. Soit on tire la leçon soit on laisse se dégrader la situation ! Et comme ni Hamon, ni Mélenchon ne seront élus (le bilan du PS a fait perdre à ce parti la moitié de ses voix) toutes les inquiétudes sont permises. "Faire évoluer l'institution" ? Mais comment, vu qu'on sait la puissance de l'adversaire ? Mélenchon ne propose pas de la quitter mais, si rien ne change, de demander l'avis des citoyens pour ainsi peser dans le rapport de forces. Et si sous cette menace rien ne change alors les citoyens trancheront. Si quelqu'un connaît un autre moyen je veux bien. Le débat ne porte donc pas sur changer ou quitter mais sur : comment changer l'Europe ? Dans tous les cas, l'Europe ne sera pas enterrée car tout ne passe pas par la commission de Bruxelles (Airbus continuera sa vie). Le pays le plus pro-européen a toujours été l'Italie : il suffit d'y voir comment ce sentiment s'est détérioré pour comprendre le passif d'un système qui s'abritant derrière une belle idée, nous conduit dans le mur. J-P Damaggio