Juillet 1937 : Tzara au Congrès des écrivains de Valence
En pleine guerre d'Espagne cette rencontre des écrivains va être un incroyable sismographe de la réflexion culturelle, politique, sociale et internationale.
Le propos de Tzara concerne la liberté. Le cas espagnol est une réponse claire aux pacifistes par principe. Le débat n'est pas entre la paix et la guerre, surtout pour ceux qui prônent la paix. Oui, il y aura toujours ceux qui célèbrent les mérites de la guerre (ça forme un homme) et ceux qui au contraire en appellent à la paix. Or l'essentiel est dialectique. Jusqu'à quel point la paix ne mène-t-elle pas à la guerre ? Et quand on est en guerre, jusqu'à quel point elle ne conduit pas à la paix ?
Il en est de même pour le rapport entre tyrannie et liberté. L'astuce majeure (et actuellement elle est profondément en œuvre) c'est d'appeler "liberté" la première marche conduisant à la soumission ! Les troupes de Franco combattaient pour la "liberté", de quoi vous rendre la liberté insupportable.
Bref, le texte de Tzara témoigne des mutations introduites dans la conscience des écrivains par la guerre d'Espagne. J-P Damaggio