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Vie de La Brochure
22 mai 2017

Ouverture du Congrès de Valence 1937

ce soir 5 juillet 37

Le 4 juillet 1937 débute le congrès des écrivains et le quotidien dirigé par Aragon annonce en une la présence d'Azana. Mais ce dernier ne prendra pas la parole. Voici l'article . J-P Damaggio

Ce Soir Lundi 5 juillet 1937

 Le Congrès des Ecrivains s'est ouvert à Valence

Le Président Azana y prend part

Ce matin s'est ouvert à Valence le deuxième congrès international des écrivains. Le président Azana, écrivain lui-même, en venant saluer cette réunion extraordinaire d'homme qui sont l'honneur de tous les pays du monde, en soulignera l'importance historique.

Lire la suite page 2.

 Le Congrès de la Culture s'est ouvert à Valence

(Suite de la première page.) Il n'est pas douteux, en effet, qu'en choisissant pour siège de leur congrès la capitale de l'Espagne républicaine, les écrivains ont tenu à marquer avec qui se trouve la culture, et donner par là à l'expression de «défense de la culture » qu'ils ont lancée, il y a deux ans, à leur premier congres à Paris, un sens plus clair et plus défini.

Mais ce congrès est, avant tout, un congrès d'écrivains, et cela ne va pas sans une certaine élégance que de se réunir ainsi de tous les points du globe justement dans l'Espagne ravagée par la guerre, là où la culture est mise physiquement en péril dans les œuvres de l'art comme dans les personnes humaines, pour discuter des questions communes à tous les écrivains, des questions de métier et de technique, aussi bien que de celles qui touchent à la conduite de la vie.

Au seuil de ce congrès sera donc évoquée, avant tout, la figure du «poète assassiné», de ce Federico Garcia Lorca que les rebelles fusillèrent en août dernier, à Grenade, et qui est l'incarnation de la poésie espagnole toute mêlée encore au peuple républicain. Ce soir, un festival Garcia-Lorca réunira les congressistes dans un théâtre de Valence.

Mais, aussi, ce congrès s'ouvre avec les images de plusieurs autres disparus. Depuis le Congrès de Paris sont morts : Valle Inclan, Henri Barbusse, Maxime Gorki, tous trois membres du présidium de l'Association Internationale des Ecrivains. Glorieux fils des trois démocraties espagnole, française et russe, ils étaient au point de départ de ce mouvement de défense de la culture qui s'étend maintenant sur la terre entière.

Les Parisiens qui ont vu les obsèques grandioses de Barbusse savent, du reste, ce que signifient de tels hommes et comme ils manifestent le lien retrouvé entre l'écrivain et les hommes pour lesquels il écrit. A ces noms de grands disparus viennent se joindre ceux d'hommes moins illustres parce que plus jeunes et dont le souvenir est encore tout palpitant : Eugene Dabit, mort à trente ans, de maladie, et ces héros de la liberté tombés en combattant pour la République d'Espagne, l'Anglais Ralph Fox, le Cubain Pablo de la Torriente-Brau. Le congrès enverra aussi ses vœux de prompte guérison à l'écrivain antifasciste allemand Gustav Regler, récemment blessé sur le front de Madrid.

Demain, les écrivains partiront pour la capitale martyre. Ils y poursuivront les débats de questions que l'on ne pourra plus désormais considérer comme de vains problèmes littéraires. Il y a, dans ce défi véritable aux forces ennemies de la culture, quelque chose de grand qui impose le respect : Julien Benda, Alexis Tolstoï, Andersen Nexo, André Chamson, José Bergamin, André Malraux, Nicolas Guillen, Rafaël Alberti et tant d'autres, discuteront de la poésie, de l'art du roman et de la dramaturgie, sous le feu de Franco, Hitler, Mussolini. Pour le monde entier, leurs paroles retentiront plus fortement que le canon, on peut en être assuré.

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