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Vie de La Brochure
8 octobre 2017

de Bonafini

Extrait de mon livre où je m'adrese à 101 femmes, en complément à l'article précédent sur  les mères de la place de mai. J-P Damaggio

de Bonafini

Argentine, Buenos Aires, 1928 - …..

 En 1996 un défenseur des Mères de la Place de Mai est venu à Montauban et suite à son passage, j’ai répondu à son appel, je me suis abonné au journal mensuel de ton organisation.

 Je vais commenter le numéro 171 où tu es deux fois en bonne place pour le passage du millénaire. Le journal s’appelle bien sûr Madres de Plaza de Mayo. Pour le 31 décembre 1999 vous avez décidé de donner rendez-vous à tous, sur la fameuse place pour fêter collectivement le changement de siècle et à cette occasion tu as fait un beau discours. Tu t’en souviens dix ans après ? Tu avais naturellement tes signes distinctifs : le foulard blanc sur la tête, un chemisier blanc, tes grosses lunettes et tu as voulu placer la soirée sous le signe de la Révolution. Des féministes auraient pu être choqués, une fois de plus, par ta référence aux mères, car votre mouvement est d’abord un mouvement de mères qui en appellent au fils (sous-entendu sans doute aux filles aussi). Ah ! la naissance ! Elle est Révolution !

 Tu t’adresses aussi aux camarades (compagnons en espagnol). Là tu dis une vérité véritable : « La Révolution se fait tous les jours, toutes les heures. L’héritage est très fort, la responsabilité que nos fils adorés nous laissèrent est très forte. » Tu m’as obligé à aller chercher mes dictionnaires pour comprendre le mot pelotudeces. En vain. Je suppose donc que tu voulais dire que vous n’avez jamais perdu une minute en frivolités.

Et point très important : on ne discute pas avec l’ennemi, on le combat.

« L’année commence avec force, avec amour, avec espérance. » Puis action toujours : tu es une militante. Tu reviens sur les joies et les responsabilités d’avoir eu des enfants. « Nous ne pouvons laisser à nos enfants un tel monde où les gosses (pibes) se prostituent pour manger. » Bref, c’est la lutte pour la vie et aussi le social : « Nous ne combattons pas la pauvreté mais la richesse ! »

« La Révolution, le mot le plus beau, qui a à voir avec la naissance, parce que faire un fils c’est révolutionnaire et quand on peut faire un fils de bon cœur, c’est encore plus révolutionnaire. »

 Ton premier fils a disparu en février 1977, le suivant en décembre, et tu fondes l’association en 1979. Simple femme au foyer tu vas devenir pas à pas une figure internationale. Votre journal existe depuis 1985.

 Ton second discours présenté dans le journal, tu le prononces à Paris, au siège de l’UNESCO le 13 décembre 1999. Tu reçois le Prix pour l’Education à la Paix. C’est le même discours ; celui d’une mère qui défend ses enfants, qui en appelle à la solidarité de tous pour le bien les enfants. Que dire du capitalisme qui ne donne pas de travail à des hommes incapables d’apporter de quoi manger à la maison ?

« Pibes, la vida de ustedes ne vale plata… » « Enfants votre vie ne vaut pas de l’argent ; la vie de nos enfants n’est pas de l’argent, c’est de la vie. » Bref, pas de réparation économique mais la justice et Hebe a raison. Et quand on est du côté de la vie on n’est pas du côté des monuments qui sont pour les morts.

Hebe se bat pour une éducation qui prépare les jeunes à faire de la politique, à s’engager. « La politique n’est pas corruption. Ce sont les hommes qui la corrompent. » Encore un autre juste renversement des valeurs !

A l’UNESCO, tu finis par citer le grand Pablo Neruda :

« Nous jurons que notre lutte continuera de chanter la dignité contre l’indignité, l’espérance contre les désespérés, la justice malgré les injustices, l’égalité contre les exploiteurs, la vérité contre le mensonge et la grande fraternité des véritables combattants.»

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