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Vie de La Brochure
6 novembre 2017

A Caussade, Carlos Saura avec MER 82

En conclusion des journées de Borredon de MER 82 le public était invité à assister à la projection du troisième film de Carlos Saura : La Chasse.

Le premier point qui m'a frappé est le paysage, ce paysage que j'avais vu à travers les vitres d'un bus presque au même moment (le film est sorti en 1966). C'était un voyage scolaire en Castille et l'organisateur était d'ailleurs dans la salle.

Le second point est le travail artistique qui confirme avec ce troisième film qu'il s'agit d'un grand réalisateur. L'usage du zoom est magistral pour montrer à la fois un immense paysage vide et une moustache ridicule.  Et Carlos Saura aura en effet une grande place dans le cinéma espagnol.

Mais comment créer une œuvre d'art sous le régime de Franco ?

Le spectateur est obligé de "lire entre les lignes", de faire attention au moindre détail, de bien suivre les rapports entre les quatre personnages.

L'histoire de la Guerre d'Espagne est encore fraîche (26 ans) et a été sans nul doute le moment crucial de la jeunesse des adultes, le plus jeune étant en quête de questions pour comprendre ce passé tabou.

Il y a le rapport entre le propriétaire des lieux et l'ouvrier agricole soumis, bouleversé par ses problèmes, qui garde une jeune fille dont on se demande où sont partis les parents pour la laisser dans un tel milieu.

Il y a le rapport entre Paco, le plus riche de tous et son jeune parent qui se tourne vers une autre Espagne; celle qui use de l'appareil photo, et qui danse les nouveautés du temps.

Il y a le rapport entre ce jeune et un intellectuel plus porté sur les livres que sur la chasse sauf qu'il a le meilleur fusil.

Il y a le rapport entre les deux plus vieux l'un montrant un squelette à l'autre puis lui demandant une aide financière.

Sous l'apparence d'une sympathique journée de chasse vont surgir divers affrontements qui feront du moment un immense drame.

Les chasseurs qui tirent sur les lapins ressemblent à des Franquistes tirant sur des Républicains en fuite.

De la mort des lapins on passe à la mort d'un agneau. Images aujourd'hui sans doute impossible au nom du respect des animaux tout comme Lucky Lucke a été obligé d'abandonner sa cigarette.

Ce film nous renvoie à une époque pas si éloignée qui a été effacée des mémoires. Un monde où la brutalité prend les formes les plus diverses, où la sauvagerie est dramatique.

Je ne sais si un débat a pu suivre car je suis parti à la fin de la projection pour digérer seul des iages très dures. J-P Damaggio

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