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Vie de La Brochure
16 novembre 2017

La vie sous l'Occupation en Tarn et Garonne

Dans le cadre des conférences de l'ASPC Geneviève Falgas a évoqué, à partir des rapports des préfets, la vie sous l'occupation en Tarn-et-Garonne. Voici un an elle avait évoqué les gardes forestiers de la forêt de Montech. Elle a aisément démontré que cette source, avec ses limites, permettait, sous le langage administratif, de saisir les élément du quotidien que je vais essayer d'évoquer sommairement.

Les trois préfets sont Albert Durocher, François Martin, et Maurice Vincent. Le quatrième arrive juste au moment de la libération.

1 ) Le ravitaillement

Nous sommes dans le cadre d'une économie dirigée et les préfets ont un grand rôle pour suivre l'évolution concrète de la situation. Si, encore le 30 janvier 1941 le préfet pense que la situation est bonne, il sera obligé par la suite de pointer des dysfonctionnements de plus en plus graves et qui sont causés par les paysans, les distributeurs mais par causés par le système en place. La réquisition des bêtes de travail n'étaient pas de nature à faciliter la vie agricole. De même la réquisition d'aliments servant pour les volailles, les porcs. Il ne reste que des topinambours, des navets… C'est là qu'apparaît la coupure bien connue et pointée par le préfet : l'opposition ville/campagne.

Le système joue de mauvais tours au ravitaillement à partir du moment où en zone occupée les prix sont meilleurs donc les expéditeurs préfèrent éviter de vendre dans le Tarn-et-Garonne.

Face à cette situation le marché noir ou le troc vont se développer et la solution du rationnement n'en est pas une.

2 ) Le contrôle de la population

Les rapports des préfets sont pris entre deux feux : rassurer Vichy et pourtant, évoquer une opinion de moins en moins favorables.

Il est intéressant de noter comment le préfet rend compte des effets de Résistance. Dès octobre 1941, les tracts, les inscriptions, les affiches et le survol des avions anglais.

Geneviève Falgas attire l'attention sur le contrôle postal. Un grand nombre de lettres sont ouvertes et parfois, ensuite, des arrestations sont supposées venir de dénonciations, quand il s'agissait de propos naïfs repris d'une lettre.

3 ) L'Etat protecteur

Vichy est conscient des problèmes ressentis par les populations et les préfets vont donc devoir appuyer des mesures surtout en direction des jeunes pour qu'ils ramassent les doryphores, pour qu'ils récupèrent des tricots afin d'obtenir u peu de laine, pour les journées du bois.

Autant de mesures artificielles face aux problèmes.

4 ) Des rapports pour retrouver toute l'histoire

Les rapports évoquent le débarquement des alliés en Afrique du Nord qui d'une part redonnent espoir aux populations et qui d'autre part entraînent la fin de la zone dite "libre".

Cette fois le Tarn-et-Garonne découvre la présence des soldats allemands qui sont à Montauban le 11 novembre 1942.

Le préfet ne peut cacher dans ses rapports une forme de mécontentement que tient à souligner Geneviève Falgas qui pense que les contradictions des préfets sont parfois réelles.

La mort de la zone "libre" sans la moindre réaction de Vichy ose cette question simple : "Qui gouverne ?"

4 ) Des problèmes particuliers

J'ai noté avec intérêt une question rarement évoquée : celle des "faiseuses d'anges". Ce n'est pas un problème spécifique de l'Occupation mais qui, sous la plume d'un préfet, prend une nouvelle dimension. Le nombre d'avortements augmente pour deux raisons : des infidélités que l'on veut cacher à l'absent ; la crainte de ne pouvoir donner à manger à un nouvel enfant, vu les restrictions.

Et le cas des aliénés de l'hôpital de Montauban qui finalement seront envoyés à Toulouse.

Je ne suis pas sûr qu'un homme aurait pointé cet aspect du quotidien.

5 ) Le fil de l'histoire

François Martin démissionnera en décembre 1943 et en janvier Maurice Vincent le remplacera. Le sort des juifs sera évoqué et en particulier les enfants de Moissac. L'exécution de Louis Sabatié fera deux lignes dans un rapport. Les "terroristes" seront dénoncés. Parmi les actes de Résistance, des séances de cinéma, où le public ne vient siffler les actualités, pour ensuite quitter la salle.

Autant de faits du quotidien qui ont été repris dans des témoignages : des Allemands qui prennent sous le nez d'un enfant un beau panier de cerises, des despéloucados (enlever l'enveloppe du maïs) où l'esprit de Résistance est là. JP Damaggio

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