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Vie de La Brochure
15 décembre 2017

Le texte de Jean Rouaud

Je n'aime pas constater sans preuves. J'ai donc pu retrouver et recopier sans copier-coller le texte de Jean Rouaud, le texte d'un écrivain faisant de l'art mal placé. En effet le petit triangle rouge y occupe une belle place, un petit triangle que même mon ami Jean-François Darnaud arbore depuis longtemps en souvenir de sa lutte avec Ras l'Front qui l'inventa. Comme au même moment JLM déclara que Jérusalem n'avait pas à être la capitale d'Israël, l'antisémitisme était bel et bien au rendez-vous. J'avoue ne pas avoir tout compris mais pourquoi tant de rage ? Je ne sais. JP Damaggio

 

Le texte de Jean Rouaud

"Ce qui déborde porte un nom, c'est l'antisémitisme, un poison qui se distille."

On y revient. On y reviendra encore. Parce que de rechute en rechute il n'est pas possible de faire comme s'il ne s'agissait que de dérapages isolés imputables à la fatigue, à un emballement lyrique ou à un journaliste pugnace. Quand bien même ce serait, ça ne ferait que dire à quel point le reste du temps est un temps contrôlé, maîtrisé, qui s'efforce de refouler ce qui déborde à la moindre occasion véhémente. Et ce qui déborde porte un nom, c'est l'antisémitisme. On a beau mettre la main sur le cœur en prenant un air outragé du genre moi, jamais, c'est du poison qui se distille. Et il est faux de penser qu'il se cantonne aux divisions d'extrême-droite. Et c'est pour ça qu'on y revient. Pendant la présidentielle, il n'avait pas été difficile d'interpréter en sous-texte les symboles mis en avant par l'apprenti bolivariste comme le triangle rouge se substituant sur le cœur à l'étoile jaune. Que les camps allemands aient accueilli les politiques et les résistants, Jorge Semprun, Margarete Buber-Neumann, Germaine Tillon, Robert Antelme ont témoigné de ce qu'ils aient vécu à Buchenwald, Dachau, Ravensbruck.

Mais aucun d'eux n'a été versé directement dans les camps d'extermination, à Treblinka, Sobibor, Chelmno, Maïdanek. Ceux-là étaient réservés aux juifs d'Europe qui, deux heures après avoir été débarqués sans ménagement des wagons, faisaient la file, nus, à la porte des chambres à gaz, avant de s'y entasser et, une fois respiré le Zyklon B, d'en être retirés à l'aide de crocs par les Sonderkommandos. Ce que tout le monde, à part quelques fanatiques, connaît. Ce qui revient, par cette substitution de signe à s'emparer de la souffrance de l'autre, à la recouvrir, et in fine à la nier.

Dans la compétition victimaire, il fait faire disparaître la victime "modèle", "enviée" pour sa palme de martyre, qui est la plus haute distinction quand on prétend mettre au service des damnés de la terre qui la composent le seul "peuple élu". D'où la peur d'être démasqué pas ceux qui nicheraient au sein d'instances "communautaires" et revendiqueraient au nom de leurs martyres cette palme. Encore raté pour le général Quinoa de l'Assemblée. Au même moment le fanatique du grand remplacement expliquait que la Shoah (sans la nommer, ce serait la reconnaître) n'est rien en comparaison de ce génocide programmé des Blancs européens face à la déferlante de tous ceux qui ne le sont pas. Il est des voisinages qu'interdisent absolument de découper comme au pochoir des cercles, communautaires ou autres, à l'intérieur de l'humaine condition. Etre de gauche oblige. On y revient. Jean Roubaud

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