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Vie de La Brochure
14 février 2018

Détails argentins 6°: el tren

gare san antonio de los cobros

Nous avons utilisé le train de banlieue que la ville de Buenos Aires possède pour la partie nord et sud. La ville est partagée en deux par l’Avenue Rivadavia, dite la plus longue du monde : au sud les classes plutôt pauvres (et de plus en plus pauvres quand on va vers le sud) et au nord les classes moyennes (et de plus en plus aisées quand on va vers le nord).

La gare de Retiro est impressionnante : on a acheté notre billet aller-retour pour Tigre et là, surprise, le caissier nous explique que pour le moment il fallait sortir et prendre un bus, faute de train. Bon exemple, où il vaut mieux connaître l’espagnol ! Nous sommes sortis et comme il n’y avait pas de bus à l’horizon, nous avons dû poser une question et une dame charmante nous a tout expliqué. Là aussi, c’est un constat partiel, mais à tout moment des personnes sont prêtes à vous renseigner.

station retiro

Bref, nous étions le week-end et les autorités en profitaient pour faire des travaux sur une portion de ligne, si bien que le bus nous amena à la station Rivadavia pour y retrouver le train. La grande majorité des voyageurs n’étaient pas des travailleurs mais des familles partant en villégiature. Tigre est une ville totalement étrange que nous retrouverons.

 Nous avons croisé le train une autre fois dans une ville au milieu du néant qui s’appelle San Antonio de los Cobres, une ville qui comme son nom l’indique a été la ville du cuivre. Pour le cuivre, il y a très longtemps les géants du fric ont fait construire une voie ferrée incroyable comme toutes les voies ferrées des Andes car quand il existe une mine à exploiter rien n’est trop beau ! Ce train est devenu un train luxe, un train touristique qui ne fonctionne pas l’été car c’est la saison des pluies. Dans ce coin là la température peut descendre à – 20 mais sans la moindre trace de neige faute de précipitations.

 L’Argentine a rêvé en 2006 (à la grande joie des autorités françaises), en signant un contrat pour la construction d’une LGV allant de Buenos Aires à Cordoba : 750 km sur l’axe majeur du pays. Mais en 2008 la crise financière a mis un terme à ce rêve d’autant que les syndicats des cheminots ont, dès l’annonce du projet, plaidé pour un investissement en faveur des lignes existantes (il en reste 7500 km). Indiquons en passant qu'en 1947 Peron a nationalisé les chemins de fer mais en 1950-1951 une grève des cheminots a été très violemment réprimé avec plus de 610 travailleurs licenciés après intervention de l'armée. Cordoba-Buenos Aires serait passé d’un temps de parcours de 3 h (le projet disait 2h 55) alors que c’est autour de 10 h par la route. Natixis et la Société générale était dans le projet pour un financement ridicule aux yeux des tarifs français (2,4 milliards d’euros).

En fait ce n’est pas le pouvoir argentin qui a abandonné le projet mais les banques qui en refusant de financer ont tout arrêté pour le bien des Argentins car ainsi la rénovation des lignes s’est un peu poursuivie avec dernièrement la remise en circulation du train entre Buenos Aires et Mar del Plata après deux ans de travaux pour cause d’un pont effondré. Deux trains par jour et par sens circulent avec 565 places pour les passagers. Quand un bus en contient un peu moins de cent, c’est donc une dizaine bus par sens qui perdent leur clientèle. JPD

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