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Vie de La Brochure
18 février 2018

Les islamistes perdront ?

Après plus de trois semaines à oublier la France, et avec en soi l’envie de poursuivre le voyage, j’avoue qu’il est un peu dur d’atterrir même quand localement, vous prenez aussitôt la politique de Macron en pleine figure.

Pour renouer avec le commentaire politique, j’ai envie d’évoquer une découverte de Caroline Fourest lue dans sa dernière chronique de Marianne. Parce que Daesh a perdu (ce que je n’ai donc pas suivi) elle annonce que les islamistes perdront. Un futur que j’ai si souvent entendu par le passé ! Par exemple après l’assassinat de Ben Laden. Gille Kepel en grand spécialiste, avait déjà annoncé la fin des islamistes !

J’ai lu la chronique avec attention d’autant que Caroline Fourest connaît particulièrement bien le dossier, et j’ai été atterré en guise d’atterrissage !

Je n’ai jamais douté un seul instant de l’échec militaire prévisible de l’aventure Daesh. De son côté Boualem Sansal quand il commentait son roman 2084, et qu’on lui demandait si Daesh préfigurait le futur qu’il annonçait, a lui aussi rappelé que la version terroriste de l’islamisme, par son aspect sauvage, était bien différente de l’islamisme décrit dans son roman. Boualem Sansal est bien placé pour savoir que la défaite de l’ignoble guerre faite aux Algériens par les islamistes du FIS, n’a en rien signifié la défaite de l’islamisme dans son pays !

Caroline Fourest note qu’«à l’exception de la Turquie» «le fantasme de l’Etat islamique s’éteint partout ailleurs.» Pour preuve, en Arabie Saoudite les femmes peuvent enfin conduire… L’Arabie Saoudite qui conduit la guerre au Yémen (mais peut-être s’est-elle achevée en mon absence).

Je ne suis jamais du genre à minimiser les succès des luttes populaires en Iran ou ailleurs, mais l’islamisme (comme le FN) est avant tout le produit d’une conjoncture, et non pas le produit de sa propre action. Or cette conjoncture est toujours là, avec Donald Trump en figure de proue. Erdogan n’est pas l’exception, il est la règle !

Et quand les écrits de Charb font encore peur à une partie de la France, je n’ai pas envie de penser que les islamistes perdront, et j’ai encore moins envie de penser que par de telles annonces, on va le faire perdre.

La conjoncture qui a encouragé l’islamisme reste la même :

-         Crise générale du capitalisme dans le contexte de sa mutation informationnelle, avec toutes les immigrations qui s’en suivent.

-         Incapacité à relancer une alternative démocratique, malgré la profondeur de cette crise.

En fait, toute la question est de savoir ce qu’on met derrière le mot islamisme. Entre ceux qui s’en font un drapeau pour susciter la peur qui les nourrit, et ceux qui le minimisent par manque de courage afin de ne pas le heurter, je comprends, qu’on ne puisse saisir le sens du réel. JPD

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