Détails argentins 11 : las madres de la plaza de mayo

07 Mercedes Sosa & Liliana Herrero - Palabras para Julia

Là nous abordons un phénomène propre à une page d’histoire de l’Argentine. Entre 1976 et 1983 une dictature militaire sanglante a suscité des milliers de disparitions, d’enfants volés et à un moment des femmes ont décidé, tous les jeudis, de tourner sur la Place de Mai pour demander le retour des disparus.

Leur courage, leur détermination et leur persévérance en ont fait un phénomène international. Et nous avons souvent croisé bien des marques de cette lutte sociale encore aujourd'hui. Sur la Place de Mai, actuellement en travaux, devant la maison du président, nous avons été présent le jeudi pour une manifestation réduite mais toujours existante. Il existe une petite statue du foulard symbolique qui est peint sur le sol.

Elles ont obtenu une émission hebdomadaire le samedi matin de 9 h à 9 h 30 sur la télé publique. Hebe de Bonafini qui l’anime avait invité trois artistes pour évoquer l’actualité (il s’agit d’une conversation). D'où la vidéo où appraît Liliana Herrero une des invités.

Ceci étant, le mouvement s’est divisé comme toutes les luttes sociales du pays où le fractionnement est de rigueur. Les manifestations sont toujours très nombreuses mais sans débouché politique, la gauche n’ayant jamais été capable de se relever de l’effet Peron. J’ai dit un mot sur le syndicalisme toujours puissant mais se divisant de plus en plus. Les employés des banques ont annoncé trois jours de grève et nous l’avons vérifié elle fait peur par avance, et là-dessus le syndicat des camionneurs a fait de même dans le but de faire tomber le gouvernement. Quand aux syndicats enseignants ils annoncent qu’ils vont perturber la rentrée. Les raisons ? Une réforme du travail qui passe mal, des augmentations des péages, de l’électricité etc. qui portent un coup au pouvoir d’achat déjà mangé par 26% d’inflation en un an. Il est proposé une augmentation de salaire de 15% aux enseignants à condition qu’ils cessent de participer à une confédération syndicale large. En conséquence «Macri dictateur» est souvent écrit sur les murs. Il a cependant réussi à gagner les élections dernières en promettant le bonheur pour demain mais ses soutiens baissent sans que pour autant l’alternative soit évidente.

Les mères de la Place de Mai sont donc la figure visible de tant de luttes sociales et le jour où nous y sommes passés elles étaient deux à demander toujours le retour de disparus. JPD

P.S. Il m'est arrivé pendant cinq ans d'être abonné au journal des Mères de la Place de Mai de 1995 à l'an 2000. Vous pouvez accéder à quelques-unes de 1999 :: Numéros_du_mensuel_des_Mères_de_la_Place_de_Mai_en_1999