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Vie de La Brochure
24 février 2018

Détails argentins n°17 : los incas

Dans toute la région de Salta un drapeau est fortement présent et après demande à un guide j'ai appris qu'il s'agit du drapeau des Incas pour toute la région de Cuzco à Mendoza. Ce qui confirme totalement ce qu'explique ci-dessous Pierre-Olivier Combelles.

 

drapeau inca

C'était en 2010 Pierre-Olivier Combelles consacre un article Sur la  superbe exposition: "l'Or des Incas", à laquelle Michel de Jaeghere a consacré un numéro hors-série du Figaro-Magazine.

"Le dossier du Figaro-Magazine contient des erreurs graves et des points de vue erronés. On y lit par exemple que "le drapeau arc-en-ciel des Incas a été inventé dans les années 1970" (p. 87) et que c'est celui du New Age (et des gays). L'"incaïsme"est tourné en dérision, y compris et d'abord dans l'éditorial de M. de Jaeghere, sans penser un seul instant à ce que le souvenir des Incas, les derniers rois indigènes des pays andins, représente pour ces peuples.

milagro sala

Ecrirait-on l'équivalent à propos du drapeau fleurdelysé des rois de France et du royalisme, toujours vivants, après 200 ans de république maçonnique ?

La thèse drapeau des Incas = drapeau New Age et des gays est celle de la propagande étasunienne en Amérique du sud, qui consiste à inverser l'ordre traditionnel et religieux et à dévaloriser et détruire les cultures nationales. De la part du Figaro, média capitaliste, atlantiste et sioniste, ce n'est guère étonnant.

Le véritable "drapeau" des Incas et des peuples andins était (et reste) la wiphala, constitué de carrés de couleurs différentes et dont la disposition variait pour chacun des quatre Suyos (régions) du Tawantinsuyu (Empire des Quatre Côtés"). Avec celui de l'Etat central, cela faisait cinq. Ces wiphalas sont toujours en usage parmi les peuples andins et particulièrement en Bolivie, où il est l'emblème des fiers Aymaras."

 A Musée de Salta d’abord, et au cours de deux excursions ensuite nous avons largement croisé les Incas. Après le sud de l’Equateur et le Nord du Chili, voici donc des traces de leur rapide passage dans le Nord de l’Argentine.

Les deux guides des excursions étaient des défenseurs des Incas. L’un d’eux à expliquer le cas de la chicha. C’est une boisson à base de maïs. L’eau est la boisson idéale mais seulement l’eau courante car l’eau qui stagne devient un nid à maladie. Donc pour remplacer l’eau il faut de l’alcool qui pour le liquide a plusieurs avantages. Il ne gèle pas, il ne véhicule pas les microbes et il peut rendre euphorique. Et cette boisson alcoolisée est la chicha. Pour l’obtenir les femmes doivent très longuement mastiquer du maïs dans leur bouche qui grâce à la salive va donner un concoction qui pourra fermenter en toute sécurité. Qui et comment en est arrivé à découvrir ce procédé ?

Une autre guide montrera sur la Puna les chemins rectilignes dont il reste des traces. Ce chemin des incas n’était pas un seul chemin sur des centaines de kilomètres mais toute une série de chemins totalement impressionnants.

Ce qui est phénoménal c’est que la domination inca ne durera qu’un siècle, les Espagnols venant mettre un terme à leur pouvoir et en un siècle ils ont pu organiser d’immenses territoires laissant des vestiges nombreux.

La stratégie des Incas fait penser à celle des Romains. Ils découvrirent des tribus qui se faisaient la guerre et arrivèrent en grand conciliateurs. A quelques-uns ils purent capter les inventions de chaque secteur, les développer. Pour défendre les villages, ils construisirent de pulcara (des forteresses sr des pitons) et celle de Tilcara est un modèle du genre. La dame qui fait visiter, tout comme les commentaires au Musée de Salta, insiste pour qu’on ne regarde pas ces civilisations anciennes avec des yeux d’aujourd’hui. Oui, l’anachronisme est la plaie de l’histoire mais quand elle explique que les déformations des crânes étaient juste une mode, elle en commet un ! Dans un premier temps, dit-elle, on a cru que ces déformations étaient un signe social mais non, dans la société inca il n’y avait pas de hiérarchie donc cette déformation s’est retrouvée sur les crânes de toutes les classes sociales. Plus difficile, au nom du contexte, de considérer les sacrifices d’enfants comme des actes quasi généreux. Vu les raisons du sacrifice il faudrait croire que les candidats à ce poste étaient nombreux.

Au Musée de Salta cette question est évoquée car la première partie de la visite met en valeur la découverte de momies d’enfants qui manifestement furent sacrifiés et leurs corps installés à une altitude improbable. Avant de rejoindre le Musée, pendant presque un siècle les deux momies sont passées de main en main jusqu’à être remisées au fond d’une cave.

A Arica nous avions vu des momies conservées par la sècheresse et ici elles avaient été conservées par le froid dans des hauteurs peu humides.

Le jeune guide très savant aimerait que Salta ne soit pas considérée comme le lieu du folklore, des gauchos mais bien comme un haut lieu de l’archéologie pré hispanique. JPD

P.S. Première photo, le drapeau en vente à Humahuaca et sur la deuxième sur un mural de Buenos Aires pour la libération de Milagro Sala, on voit le drapeau dessiné dans le fond.

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