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Vie de La Brochure
6 mars 2018

Beaumont : Chroniques d'un village contaminé

Litaté

J'ignorai tout de ce film japonais présenté par l'association Sortir du nucléaire, je savais seulement que c'était un film sur l'accident de Fukushima et nous n'avons pas eu une seule image de la centrale ! Un fait qui, peut-être, gênait le journaliste présentateur car avant la projection il a fait l'utile bilan de  l'état catastrophique d'une centrale qui, suivant les autorité, est "sous contrôle". Mais alors sans la centrale que montrer ? Si j'avais lu le texte ci-dessous j'aurais compris ! Le cinéaste s'en explique parfaitement.

Donc tout commence par la découverte pour moi que les Japonais roulent à gauche ! Il m'est arrivé de voir plusieurs films japonais mais des films sur la ville et là nous sommes en pleine campagne et le fait frappe davantage.

Dans ce village comme partout autour de la centrale les autorités ont attendu un mois avant d'imposer l'évacuation. Et cette évacuation est suivie à partir du cas de deux familles paysannes. Nous avons donc ce paradoxe : la centrale existe surtout pour les besoins électriques du monde urbain et c'est le monde rural qui en fait les frais.

Il en ressort à voir les images la nature invisible du mal même si un compteur geiger peut le quantifier. La population peut circuler dans ces montagnes contaminées car on peut supporter un jour de temps en temps, une exposition à la radioactivité. 

L'idée des autorités c'est de décontamnier le village en enlevant une couche de terre afin d'en ramener une couche nouvelle propre.

Après le cartel du nucléaire on a donc le cartel de la décontamination (et dans le principe ce sont les mêmes) !

Or décontaminer ne rendra jamais les champignons comestibles et quel plaisir va rester aux habitants s'ils ne peuvent aller cueillir des champignons pour les manger ? J'ai retrouvé dans le film l'universel de la vie paysanne.

J'ai suivi juste une question : vu l'expérience d'Hiroshima les Japonais n'ont-ils rien appris pour combattre les effets de la radioactivité ? 

Le journaliste a expliqué que les effets de Fukushima sont en matière de radioactivité plus fort, et de toute façon en 1945 il n'y a pas eu de soins mais seulement des études épidémiologiques. JP Damaggio

 

Film documentaire de Toshikuni DOÏ « Iitaté : Chroniques d’un village contaminé II » 2012, 119min Réalisation / montage/production : Toshikuni DOÏ Montage son : Ryota Fujikuchi Calligraphie du titre : Bunta Sugawara Prise de photo : Taku Morizumi Image : Masaya Noda Synopsis :

J'ai filmé deux familles d'éleveurs de vaches en 2011 pour mon précédant film , « Iitaté : Chroniques d’un village contaminé I : ses habitants évacués du pays natal », achevé en 2012 (Prix de Matsukawa) raconte l’histoire des personnes qui ont été contraintes de quitter leur village laissant leurs vaches et abandonnant les tombeaux familiaux. Ils se sont alors interrogés sur le sens du pays natal et m'ont raconté leur attachement profond au village. Le second thème du film traite de la peur de la radioactivité. Le gouffre et la tension entre 2 générations, celle des jeunes parents qui voulaient partir et réclamaient une évacuation dans les meilleurs délais pour protéger leurs enfants et les gouvernants du village qui essayaient de préserver à tout prix la vie de la commune. C’est aussi l’un des points important du film. Ce film « Iitaté : Chroniques d’un village contaminé II » est la suite du premier film. Je filme deux familles d’éleveurs, et m’interroge à nouveau sur le sens du pays natal, de la famille en ajoutant cette question : peut-on revenir au village avec la contamination ? Les jeunes parents sont réticents, ils ne veulent pas irradier leurs enfants. Les villageois âgés sont déchirés entre leur fort attachement et leur identité indissociable au village et le doute de savoir s’ils pourront survivre séparés de leurs enfants et petits enfants, et sans la possiblité de pratiquer l'agriculture comme avant la catastrophe. Alors que pendant ce temps, le gouvernement a lancé une opération de décontamination de la région, moyennant un budget énorme, en vue de faire revenir tous les habitants. Au fur et à mesure du tournage, j’ai été pris de doutes: les travaux de décontamination sont-ils réellement efficaces ? Les habitants peuvent-ils vraiment revenir ... ? De surcroit, à qui revient le bénéfice de ces travaux gigantesques ? Quel est donc l’objectif de l'Etat dans cette décontamination ? Ainsi pendant le tournage, j'ai ressenti le besoin de changer de cap, et d’aborder le sujet différemment. Montrer cette population abandonnée, sorte de « Palestine du Japon » avec les questions qu’elle soulève : « qu'est-ce que le pays natal pour l’être humain ? », « qu'est-ce que c'est la famille ?». Ce qui m’a amené à m’interroger aussi sur « l'Etat et le sens réel de ses actions menées pour son peuple ? ». Ce film relate de l'évolution de ma prise de conscience face à cette catastrophe de Fukushima-Daiichi.

 

DOÏ Toshikuni Né dans la préfecture de Saga, en 1953. Journaliste visuel. Depuis 1985, il fait des reportages à travers le monde, notamment en Palestine. Depuis 1993, il travaille aussi comme vidéo- journaliste en produisant des documentaires sur la Palestine et l’Asie, qui ont été diffusé sur plusieurs chaînes de télévision japonaise. En 2005, il produit « Falloujah, avril 2004 », et en 2009 « La voix qui ne parvient pas — Palestine, peuple sous occupation » en quatre parties. Son quatrième volet, « Briser le silence », a été projeté dans les cinémas grand public et obtenu le prix du meilleur lm culturel parmi les dix meilleurs films de la section culturelle de Cinéma-Junpo et également remporté le grand prix du journalisme Waseda à la mémoire de Tanzan Ishibashi. Un autre documentaire « Vivre moi-même » diffusé en janvier 2012 a été classé 2e des dix meilleurs films de Cinéma-Junpo. En outre, « Iitaté : Chroniques d’un village contaminé I : ses habitants évacués du pays natal » en 2012 a obtenu le Prix Matsukawa du Festival de films documentaires de Yufuin. « Vivre à l'étranger : un Birman au Japon », qui retrace la vie d'un Birman pendant 14 ans, est projeté au cinéma depuis avril 2013. Actuellement, il est en train de monter les cinq volets d’un documentaire, intitulé « Vivre à Gaza »

Le site : http://doi-toshikuni.net/j/iitate2/

Bande annonce (en japonais) : https://www.youtube.com/watch?v=FNrgfDqbOLs

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