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Vie de La Brochure
23 mars 2018

En 68 les USA donnent le ton…

A partir de 1945 les USA vont prendre le relais des anglo-saxons (qui vont devenir leur bras droit) dans la direction des affaires du monde, avec l’URSS de Staline en opposant majeur. Entre les deux, petit à petit, quelques pays vont tenter de jouer les non-alignés…

En 1968 c’est la jeunesse des USA qui réveille le monde.

D’un côté, celle plutôt aisée qui ne veut pas aller au Vietnam et de l’autre, celle plutôt pauvre qui va vendre sa vie au prix fort.

D’un côté, celle plutôt blanche qui porte des chemises à fleurs, et de l’autre celle plutôt noire qui prend les armes.

Quand on regarde les événements du monde, partout les étudiants constituent le bras majeur de la révolte.

La France va se distinguer vu que l’étincelle étudiante va susciter la vague d’occupations d’usines avec grève générale.

D’un côté la revendication sociétale et de l’autre la revendication sociale.

Toute dispute pour savoir où est l’essentiel est vaine puisque la comparaison porte sur des questions totalement différentes.

Les salariés vont ensuite être accusés d’avoir liquidé la «révolution» (par l’intermédiaire des dirigeants syndicaux) au nom de trois sous en plus sur la feuille de payer, et des ouvriers n’ont jamais caché que les étudiants seraient demain leurs futurs patrons.

Soyons historiens aujourd’hui : partout où les étudiants furent seuls à conduire la révolte, ils ont subi des échecs retentissants. En Espagne bien sûr, au Mexique malheureusement, en Italie aussi, en Allemagne clairement, au Japon normalement etc.

Il y a les cas différents de la Chine (avec la jeunesse de la révolution culturelle) et de la Tchécoslovaquie mais même là l’échec sera au rendez-vous et dans le cadre de deux horreurs historiques. Donc revenons en France.

Obtenir 35% d’augmentation du SMIG est-ce une victoire ou un échec ?

Si on considère qu’il s’agit là de revendications bassement matérialistes c’est un échec. Ceci étant ce n’est pas une victoire sociale. Quand les dirigeants syndicaux sont revenus de Grenelle devant les travailleurs de chez Renault, pour présenter les résultats des négociations, ils ne furent pas applaudis par les grévistes.

Au vu de la puissance du mouvement des salariés fallait-il tenir pour obtenir plus ?

La leçon est plutôt du côté des politiques qui, si à droite ils passèrent à la contre-offensive, à gauche ils ont navigué à vue. Mitterrand allant jusqu’à un faux pas qui a failli casser son avenir politique, et Marchais se distinguant en faisant de Cohn-Bendit, un Allemand.

Le mouvement social était-il plus avancé que le mouvement politique ? C’est incontestable. A partir de là le PS va petit à petit quitter le social pour le sociétal, et le PCF va se scléroser en alliant le combat social et le combat pour l’unité avec le PS. Je dis ce scléroser (je ne trouve pas le mot juste) pour pointer la contradiction.

Tant que le PS refusera cette unité il captera la part unitaire de la gauche mais quand Mitterrand comprendra qu’il doit céder sur l’unité pour gagner sur le sociétal le PCF sera pris à son propre piège. Les événements de Tchécoslovaquie et l’évolution de l’URSS vont contribuer à aggraver le piège.

Du côté politique les résultats de l’an 68 sont simples : victoire de Nixon aux USA et de De Gaulle-Pompidou en France.

Du côté social, la société de consommation tant décriée pourra devenir plus globale !

Il faudra cependant six ans de plus pour qu’à Paris (Tiens, à Paris !) les USA signent leur défaite au Vietnam qu’ils vont très vite s’employer à changer en victoire ! Car le système capitaliste est ainsi : quand il perd… il gagne ! Alors qu’en face, l’URSS quand elle croit gagner comme en Tchécoslovaquie, elle perd. J-P Damaggio

 

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