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Vie de La Brochure
25 avril 2018

68 dans le Politis de 1988

politis 68

Le jeudi 5 mai 1988 Politis en est à son numéro 16. Je suis alors un soutien actif de ce journal dirigé par Bernard Langlois avec quatre rédacteurs en chef : Jean-Paul Besset, Rémy Galland, Raja Nasrallah et Michel Naudy. Nous sommes entre les deux tours de l'élection présidentielle d'où un dossier sur le cas Le Pen qui vient de surprendre la France. Peu de temps après, ce sera la guerre à Politis entre Langlois et Naudy or je suis du côté de Michel Naudy. Mais bon c’est un autre problème. Voici ci-dessous un article du dossier et la présentation du numéro hommage à 68 non signée. JPD

 Mai_68_revisité__La_Cérémonie_des_adieux_par_Henri_Maler

 L’esprit de Mai

Non, les amis, nous ne donnons pas dans la nostalgie lénifiante. Non, nous ne nous attendrissons pas bêtement sur nos vingt ans : encore que nous y aurions des excuses et qu'on nous — vous — les souhaite volontiers, des printemps comme celui de cette année-là... Si vous saviez, jeunes gens, comme l'air en était pur et comme on respirait bien, une fois retombées les vapeurs lourdes des lacrymogènes ! Non, nous n'avons pas conçu ce journal comme le bulletin de liaison des anciens combattants du joli mois de Mai, et vous savez bien, vous qui nous lisez chaque semaine, que la passion qui nous anime est bien inscrite dans notre temps présent, que nos combats sont bien actuels.

Pas de commémoration, donc. Pas non plus de bilan exhaustif : il y faut de gros livres, qui sont d'ailleurs au rendez-vous, plus ou moins réussis. Mais des éclairages, des rappels, un contexte et le lien, surtout, entre hier et aujourd'hui. Mai, et ce qu'il en reste, dans nos têtes, dans nos cœurs, dans notre vie et dans celle, surtout, de notre société en désagrégation.

Aujourd'hui, il y a Le Pen et son discours de haine, et les foules qui le suivent, mélange détonant de vrais fascistes, de rombières emperlousées, de vieux cons réactionnaires et d'innombrables paumés. Vrai danger, bien sûr, évidente gangrène qui nous ronge : regardez-les défiler sous l'étendard de la Pucelle, qui ne méritait pas ça ! Lui couper la route, l'urgence absolue. Et donc barrer celle de Chirac, qui le trimballe dans ses bagages : combat d'aujourd'hui.

Et retrouver cet esprit de Mai, mélange de générosité, d'ouverture aux autres, au monde ; d'exigence absolue de liberté, de dignité — au-delà des falbalas, des oripeaux où il s'enveloppait. L'esprit de Mai, toujours vivace. Meilleur antidote, nous le pensons très fort, aux périls qui nous menacent. Ici et maintenant.

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