En 68, Alain Alcouffe à Toulouse
Le feuilleton de la 3 en Midi-Pyrénées a débuté par quelques questions à Alain Alcouffe que j’ai eu le plaisir de croiser un temps dans le mouvement occitan. Il y dit une chose évidente, simple et pourtant déterminante : ils avaient décidé d’organiser une réunion dans un coin de la fac et c’est beaucoup plus de monde que ceux attendus qui sont arrivés.
Telle est la clef de 68 : la mobilisation a dépassé toutes les prévisions. Cette observation va contre les théories chères au PCF pour qui les étudiants étaient manipulés par quelques aventuriers. Les leaders étudiants, tout comme les syndicats, se sont vus chargés d’une fonction qu’ils n’avaient pas prévus.
Que les raisons de cette mobilisation soient souvent floues n’enlève rien à son importance et à sa détermination. Cette diversité va servir d’amorce à de nombreuses luttes qui vont suivre.
D’où cette question maintes fois posées : mais pourquoi un mouvement d’une telle ampleur n’a accouché que d’une souris ? Et aussitôt le débat se porte sur la taille de la souris or il doit porter surtout sur les mutations qui vont s’en suivre. Comme au lancement d’une fusée : au départ il y a un élément qui propulse la fusée puis elle prend son autonomie et ce qu’elle apporte vient de cette autonomie.
D’où l’importance de sortir Mai 68 de la Rue Gay-Lussac à Paris pour le situer à l’échelle de la France entière et d’une bonne part du monde lui-même. J-P Damaggio