Sur le journal La Fronde

12 mai 2018

J'ai raté les dernières journées Olympe de Gouges où Elena Pintado Miranda a présenté son livre qui vient de paraître sur les journalistes de La Fronde. Il existe mille liens entre les deux éléments aussi je note par exemple, p. 73, la reprise d'un article de Clémence Royer du 4 septembre 1900 qui mentionne le livre de Léopold Lacour au sujet de son étude sur Rosa Lacombe et Théroigne de Méricourt mais elle ne cite pas Olympe de Gouges qui est pourtant évoqué sur le livre en question, comme l'indique la note en bas de page.

Les hasards de la vie me permettent une séance de rattrapage d'où cette présentation.

Elena Pintado Miranda étant à cheval sur l'Espagne et la France c'est en Espagne qu'elle a pu l'éditer, et avec elle je salue l'exploit de La Linterna Sorda.

La Fronde est né le 9 décembre 1897 (le 9 décembre 1905 c'est la loi sur la séparation des églises et de l'Etat) en tant que quotidien réalisé de A à Z uniquement par des femmes, et cette aventure est totalement extraordinaire.

Le livre permet de la revivre à travers la présentation de quelques journalistes qui y ont participé et l'exploit de l'historienne a surtout consisté à retrouver des éléments biographiques les concernant.

Pas pour les grandes figures comme la fondatrice, Marguerite Durand, où les vedettes comme Séverine ou Andrée Téry de son nom Andrée Viollis ou encore Hubertine Auclert dont l'association qui défend sa mémoire vient d'obtenir un nom de rue pour elle dans son village natal.

Mais il s'en trouve bien d'autres qui témoignent d'un féminisme diversifié que la réalisation du journal permet d'unifier.

La liste des journalistes évoquées mérite d'être citée:

Maria Pognon, Aline Valette, Marie Bonnevial, Clémence Royer, Madeleine Pelletier, Pauline Kergomard, Nelly Roussel, Madame G. Avril de la Sainte-Croix, Jeanne Chauvin, Jeanne Brémontier, Alexandra David-Néel.

La présentation des journalistes et suivie d'articles de chacune d'elles. Il est rappelé que le journal est accessible sur Gallica (y compris la tentative de relance de 1926 dont la philosophie est différente).

Mais les liens Espagne-France ?

Page 29 nous lisons qu'en 1924 Federica Montseny a écrit un article sur Severine et la présence de cette grande figure anarchiste espagnole permet de faire le lien entre hier et aujourd'hui.

Et quand en 1900 il y a l'exposition universelle à Paris, Emilia Pardo Bazan est une autre femme qui fait le lien entre les deux versants des Pyrénées.

De ce livre très clair, très bien illustré je retiens l'importance du volontarisme comme condition de l'avancée du féminisme, la place d'anarchistes capables de travailler aux côtés d'esprits plus réformistes pour assurer quelques succès, et l'importance des hasards de la vie car c'est par hasard que Marguerite Durand s'est lancée dans l'aventure (sa fortune n'était pas un hasard et a été bien utile).

Je ne peux que souhaiter une édition française pour en finir avec quelques injustes ignorances. J-P Damaggio

P.S. Il m'est arrivé sur mes blogs d'évoquer La Fronde et quelques unes des journalistes se retrouvent sur mon livre sur 101 femmes du monde (j'y reviendrai un jour). JPD

29 mai 2011

Marguerite Durand et Judith Cladel

J'étais fâché avec Charlie Hebdo mais voici qu'ils viennent de publier un spécial féminisme à l'utilité appréciable. Il commence par une BD sur le journal La Fronde aussi voici un article sur le sujet au cas où quelques lecteurs de ce supplément voudraient en savoir plus sur cette expérience.

11 octobre 2010