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Vie de La Brochure
18 juillet 2018

Réjean Ducharme en 68

J’ai déjà évoqué Michel Tremblay en 68 quand sa pièce Les Belles-sœurs surprend le public québécois. Pendant l'été 1968, Yvan Canuel met en scène la deuxième pièce de Ducharme, Ines Pérée et Inat Tendu. Ce qui nous renvoie au théâtre de Ducharme. Cette fois-ci, le succès n'est pas au rendez-vous. Sa troisième pièce, Le Marquis qui perdit, est créée au Théâtre du Nouveau Monde deux ans après sous la direction d'André Brassard, celui-là même qui avait signé la mise en scène des Belles-sœurs. La pièce est une pochade se déroulant en Nouvelle-France et « le Marquis qui perdit » est en fait Montcalm.

 Est-ce l’insuccès de 68 qui a incité l’auteur à une réécriture en 1976 ? Un certain dépouillement s'est opéré abrégeant non seulement certains développements lyriques comme le remarque Alain Pontaut dans la préface qu'il a écrite pour le livre mais éliminant aussi certains discours trop précisément évocateurs d'idéologies actuelles, certaines références géographiques, rapprochant en somme davantage la fiction de l'univers fantasmatique dont elle origine.

 Ines Pérée et Inat Tenduest montée pour la première fois au Théâtre de la Sablière en 1968. Le premier à recevoir l’honneur de monter sur les planches de ce Théâtre fut Gilles Vigneault, le 17 juin 1967. Plusieurs autres suivront, tels que Jean-Pierre Ferland, Claude Gauthier, Pierre Calvé, Pierre Létourneau, Raymond Lévesque, Clémence DesRochers, Jean-Guy Moreau et Tex Lecor, pour ne nommer que ceux-là. En 1970, les fondateurs et directeurs de la réputée boîte à chansons montréalaise Le Patriote, Percival Broomfield et Yves Blais, devinrent locataires du théâtre et lui donnèrent le nom que porte leur boîte de la métropole. Le Patriote de Sainte-Agathe est alors né. À l’époque, le communiqué de presse titrait : «Le Patriote-en-ville déménage à la campagne pour l’été».

 Ducharme est également l’auteur de paroles de chansons pour Robert Charlebois, avec qui il écrit ou collabore à l’écriture de trente chansons, dont Limoilou(1967) et s’il publie L’Océantume (Editions Gallimard), en 1968 c’est seulement suite aux aléas de l’édition car le roman a été écrit avant L’Avalée des avalées publié en 1966.

 Ceci étant à focaliser sur Ducharme pour le présenter comme l’auteur de la rupture c’est sans doute en oublier d’autres qui firent de même sans le même succès pour mieux installer Ducharme dans la marge face à la marge du monde ancien. On passe de la paléoculture à la néoculture dans le cadre d’un mouvement de société. J-P Damaggio

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