Le comte de Malartic gouvernement de l’isle de France
(photo : le monument à Malartic à Port-Louis : au-dessus les dégâts du cyclone de 1892)
Quand j’ai découvert que celui qui fut gouverneur de l’île pendant la terrible période de la Révolution s’appelait Malartic j’ai pensé tout de suite au Malartic de Montricoux le village à 3 km de celui où je suis né et renseignement pris, c’est bien un membre de cette famille.
Dans ce village la famille Malartic avait un château et comme partout il fut décidé d’en limiter l’importance mais comme le Comte avait soutenu la Révolution seul le donjon a été raccourci. J-P Damaggio
Voici donc une bio reprise d’un livre paru à l’île Maurice : Sur la route des épices, Denis Piat.
« Hippolyte de Maurès, comte de Malartic
(De 1792 à 1800)
Originaire de Montauban où il naquit en 1730, ce général participe à la campagne de Montcalm au Canada et, à plusieurs reprises, se distingue à ses côtés. De retour dans sa patrie en 1763, il est nominé gouverneur de la Guadeloupe en 1769. Lorsqu'il est rappelé en France, il est élevé au grade de maréchal de camp En 1792, à l'âge de soixante-deux ans, il recevra le mandat de gouverneur de l'Isle de France et des Établissements français à l'est du cap de Bonne-Espérance. Durant la période troublée de son administration, il saura se montrer conciliant envers les patriotes les plus convaincus. En 1794, alors que la France se propose d'abolir l'esclavage à l'Isle de France, Malartic, sans s'opposer au projet sur le fond, insiste, avec le ferme appui des colons, pour que le décret soit accompagné d'une aide financière aux habitants, de façon à éviter une situation économique qui ne manquerait pas d'être désastreuse pour la colonie. Cette levée de boucliers a pour résultat le renvoi pur et simple des agents du Directoire, messieurs Baco et Burnel, venus à l'Isle de France avec la ferme intention de faire appliquer le dit décret. Il faut souligner ici que le parti que décide de prendre le commandant des troupes, Magallon de la Morlière, à savoir le refus d'appliquer la méthode répressive, joue également un rôle prépondérant sur la tournure des événements. Cette attitude va faire de Malartic le véritable « père de la colonie », car, grâce à la lucidité de son jugement, il épargnera aux habitants de graves désordres et, à court terme, la ruine certaine de la colonie.
En 1798, il reçoit la visite de deux ambassadeurs de Tippoo Saïb, le sultan de Mysore, fils du grand Hyder Ali Khan, et, comme son père, fidèle allié des Français. Ces derniers sont venus solliciter l'aide du gouverneur de l'lsle de France, afin que celui-ci fournisse des renforts aux armées du prince pour soutenir les Français en Inde. Malgré toute sa bonne volonté, Malartic ne pourra alors satisfaire pleinement à leur demande. Le capitaine L'Hermine sera chargé de les raccompagner en Inde à bord de la Preneuse. Après huit années de loyale administration, il mourra à l'lsle de France, en juillet 1800, dans l'exercice de ses fonctions. La disparition de cet homme remarquable, aimé de tous, plongea la colonie dans un grand deuil. L'Assemblée coloniale lui rendit un vibrant hommage et on lui fit des funérailles grandioses. Un mausolée fut élevé à sa mémoire au Champ de Mars, où furent transférées ses cendres en 1801.