L’auto et ses dangers

Marianne a repris le propos souvent entendu d’une de ses lectrices (le journal a aussi repris des propos inverses) :

«Je trouve démagogique de «râler » au sujet du prix de l'essence et du diesel. J'entends surtout autour de moi le mécontentement de gens qui ne sont pas pauvres. Je voudrais savoir comment les gens veulent réduire la quantité de carbone évacuée dans l'atmosphère. Il y a un gaspillage incroyable dans ce secteur. Ainsi on programme des réunions très loin avec très peu de covoiturage. On a beau jeu de dire que toutes les personnes de la France profonde ne peuvent vivre sans dépenser beaucoup en carburant. Il me semble bien avoir vu des enquêtes montrant que les déplacements pour aller au travail en province sont faibles. S’agissant de la grande banlieue, combien pourraient s'abstenir de prendre leur voiture et prendre les cars (mais ça fait pauvre, alors on ne le fait pas et les trains sont saturés)? Combien font des virées aberrantes dans les centres commerciaux au lieu d'aller près de chez eux ? On a pris l'habitude de ne pas faire attention à tous ces kilomètres parcourus sans réelle nécessité. Je ne sais pas ce qu'il faut faire d'autre que d'augmenter le prix de l'essence pour réduire la circulation automobile et donc les émissions de carbone. Si quelqu'un a une idée géniale, qu'il se manifeste ! JEANNE PITROU, SAULX-MARCHAIS»

 Dans le même journal un autre lecteur apporte sa réponse. Pour que la fiscalité du diesel rejoigne celle de l’essence il était possible de réduire celle de l’essence or c’est l’inverse, on augmente celle de l’essence et on prétend qu’un jour celle du diesel va la rattraper.

 Loin du jeu des taxes voici mon commentaire :

-         Ceux qui râlent appartiennent à toutes les couches sociales. Il suffit de voir les gilets sur les voitures pour constater que tous les types de véhicules sont concernés.

-         Ceux qui ne sont pas pauvres participent par l’impôt sur le revenu aux recettes fiscales. Voilà pourquoi je n’ai pas été d’accord pour calculer les allocations familiales en fonction du revenu. Je ne veux pas défendre les bons revenus mais bien faire comprendre que l’impôt juste est celui sur les revenus et qu’ensuite la solidarité nationale est la même pour tous. Mais les pouvoirs veulent accroître les divisions !

-         Si elle avait été dans le mouvement elle aurait pu apprendre qu’il porte surtout le cri d’une misère souvent cachée, souvent honteuse.

-         Et son discours conforte le discours ambiant : les citoyens sont responsables de la pollution or l’Etat est celui qui a poussé vers le diesel, or l’Etat est celui qui a poussé vers le tout camion plutôt que vers le fret ferroviaire, or les Compagnies pétrolières sont à la base de ce système.

-         Il est possible que certains roulent pour le plaisir mais ils sont une infime minorité.

-         Alors quelle alternative aux taxes ? Ce ne sont pas les politiques qui ont inventé le covoiturage… La SNCF comme les compagnies d’autoroute ont freiné des quatre fers. Ces dernières ne veulent pas financer des aires de covoiturage aux péages. Les alternatives sont pourtant simples : déjà le développement du train du quotidien, la mise en place de lignes de bus aussi pour le quotidien. Oui, c’est vrai certains ne veulent prendre ni le métro ni le bus car ça fait pauvre. Ils sont assez riches mais ne sont pas les plus nombreux.

Le mérite de la révolte «gilets jaunes» est simple : pour une fois les infos partent des revendications populaires et non des magouilles politiciennes. Moi-même je n’avais plus envie d’écrire sur l’actualité et je me découvre mobilisé ! A suivre. JPD