Gilets jaunes à Revel

Voici un article de La Dépêche qu'un ami me passe et qui évoque le cas de Revel. Je le vois présent sur la photo au premier rang et il considère que le compte-rendu est juste (c'est pas toujours le cas). Bravo. JPD

La Dépêche

Une nouvelle étape a été franchie dans le mouvement de protestation des Gilets jaunes, mardi soir, à la salle Claude-Nougaro, avec la première réunion du Collectif citoyen Lauragais-Revel-Sorézois. L'objectif : rassembler les habitants, avec ou sans Gilets jaunes, pour peser dans les décisions politiques locales mais aussi nationales, en rejoignant les autres Collectifs citoyens qui se créaient un peu partout en France. Comme à Commercy, une ville de la Meuse dont les 200 personnes (au plus fort de la soirée) présentes à la salle Nougaro, ont pu visionner une vidéo expliquant leur démarche. «Chaque collectif rassemblera les doléances et propositions pour les faire remonter, par des délégués élus, lors d'une assemblée générale nationale avant de les porter au plus haut niveau de l'Etat», expliquait une Gilet jaune de Commercy. C'est maintenant ce que compte faire le Collectif revélois.

Avant cela, une des organisatrices ouvrait le débat, mardi soir, avec la présence discrète du maire de Revel, Etienne Thibault et de l'élu municipal d'opposition, Jean-Louis Clauzel. «Nous sommes sur le rond-point de l'avenue de Castelnaudary depuis le 17 novembre, pour des actions pacifiques. Nos rencontres quotidiennes et tous les soutiens des usagers que nous avons reçus mènent tout droit à cette première assemblée citoyennes et celles qui suivront», expliquait une des organisatrices avant de lancer le débat sur les trois thèmes revenant le plus souvent lors des discussions sur les ronds-points et manifestation : l'urgence sociale, écologique et institutionnelle. «Nous avons porté des revendications auprès du Gouvernement mais pour seule réponse nous n'avons obtenu que des miettes et une répression sans précédent dans les manifestations». La violence policière dénoncée lors de la réunion mais aussi, des prises de parole poignante dans le public.

«Chez moi je ne chauffe pas parce que je n'ai pas les moyens. Je suis invalide, fille de militaire, j'aime mon pays mais c'est sur les ronds-points que j'ai le plus chaud autour du brasier», confiait Martine. «Le handicap, les retraités, la santé, la lutte contre l'illettrisme, la sélection de classe dans l'enseignement supérieur… Ils ont tout détruit. À nous de redonner plus de solidarité sociale», ajoutait Marie-Françoise. «Je travaille en maison de retraite et je le vois tous les jours ces personnes âgées obligées de vendre leurs biens pour pouvoir payer les 2 500 € par mois de leur hébergement», expliquait Christine.

«Moi je suis brancardière à l'Oncopole et tous les jours je côtoie la misère, la maladie, les situations horribles des gens seules… C'est ça qui m'a ouvert les yeux quand j'ai rejoint le mouvement. Je ne m'occupais plus de politique car j'en avais marre des mensonges et de voter toujours contre», confiait Géraldine. Témoignage parlant aussi avec celui du maire de Saint-Amancet racontant son quotidien pour répondre aux injustices sociales subies par des habitants venant à sa rencontre. Après tous ces constats, les discussions s'ouvraient sur l'urgence écologique avec deux interventions de spécialistes jugées trop longues par quelques personnes qui quittaient la salle à ce moment-là.

Émile Gaubert