Gilets jaunes, Quatre assemblées à Montauban

La question des assemblées est liée à la question simple : qui décide chez les gilets jaunes ? Il y aura une confusion entre une assemblée des gilets jaunes décidant pour le mouvement, et une assemblée citoyenne ouverte à tous les citoyens. Nationalement c’est le terme d’assemblée citoyenne qui est retenu dans le sens où les participants sont des citoyens mais tous sont-ils là pour faire avancer les gilets jaunes ou pour les faire reculer ?

Bref, j’ai fait effort pour les suivre toutes.

1)    celle suite à l’obtention d’une salle au marché gare le 6 décembre. Pour résumer, cette salle permettait un rassemblement à l’abri mais à l’écart et l’assemblée qui a réuni des personnes des divers groupes du département a abouti à une première coordination sans lendemain. Le facebook organisateur (Gilets jaunes du Tarn-et-Garonne) a été fermé deux jours après faisant ainsi le « bonheur » du facebook des durs (blocage national du Tarn-et-Garonne) tenant le rond-point d’Aussonne. Le lieu, la date et l’heure avaient été annoncés le matin même.

2)    celle du 20 décembre. Cette fois le groupe d’Aussonne a lancé cette nouvelle assemblée, juste à côté du rond-point, qui a mis au point une nouvelle coordination départementale. Animée par Mika elle a été efficace, ouverte et comme à la précédente, pas l’ombre d’un dirigeant politique quelconque. Mika quittera ensuite le mouvement (je n’ai plus la date exacte) suite à une répression et c’est lui qui obtiendra sur facebook le plus vaste soutien avec 100 personnes qui lui disent leur admiration.

3)    celle du 13 janvier va s’intituler 1^er assemblée citoyenne du Tarn-et-Garonne. Elle nous ramène au point de départ si on note qu’une des décisions majeures a été l’ouverture d’une radio gilets jaunes installée… à la salle du marché-gare.

Voici le compte-rendu officiel : AC_01_du_13

4)    celle du 27 janvier. Organisée par des volontaires qui se sont manifestés le 13 (ils étaient trois seulement mais quatre à la tribune), elle a eu lieu à la Maison du Peuple. Depuis le début un groupe dirigeant existe sous le nom de «commission action» à côté des commissions, communication, et revendication. Ce découpage n’est rien d’autre que celui de Toulouse, une gilet jaune de la ville était venue le 20 décembre pour expliquer brièvement la modèle dans sa ville. Là nous n’y étions pas du tout, pour cause de voyage, donc nous nous référons aux messages de participants. Le 13, Junior qui semble le pilier de tout l’édifice avait invité M6, et le 27 je ne sais qui a invité France 3 qui, le soir même, a présenté un reportage. Pour résumer, elle s’est mal déroulée, ce qui n’a rien de surprenant vu les tensions à Montauban entre les diverses forces politiques souhaitant contrôler le mouvement, après les déclarations tonitruantes de Brigitte Barèges. Pour le moment je n'ai pas de compte-rendu officiel.

Bilan ? De telles assemblées ont permis à la fois de mesurer la dispersion du mouvement à travers les multiples groupes facebook, mais aussi sa persistance. Des personnes ont pris un visage réel après le virtuel de l’internet. Mais ceux qui œuvrent dans les couloirs ont continué à y œuvrer avec des alliances se nouant ou se dénouant suivant les moments. Un débat récurrent a concerné la forme de l’action : violente ou pacifique que certains ont traduit en illégale ou légale, la frontière n’étant pas claire.

A partir de la mi-janvier est venue l’heure des réunions publiques classiques, en même temps que la décision macronienne du Grand débat.

Est-ce que les gilets jaunes peuvent donner à de telles réunions un ton peu classique ? Comme l’occupation des ronds-points qui ne fut pas classique ? A suivre. J-P Damaggio