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Vie de La Brochure
3 février 2019

Miro sur le journal d’Aragon

la ferme miro

'c'est la ferme l'autre peinture qui illustrait l'article précédent)

 

Voici quelques clins d’œil à Miro sur Ce soir. Le court texte sur le pavillon espagnol de 1937 montre bien que Picasso est plus important que Miro (il n’y a pas le nom de sa peinture) mais le fait que l’œuvre assemble des couleurs victorieuses fait regretter encore plus sa disparition. JPD

 

13 novembre 1937 Ce soir (au sujet du pavillon espagnol à l’expo de Paris)

Le « Frente popular » a tenu à faire montre d’autant d’audace et de discernement que le gouvernement de M. Blum. Evitant de tomber dans l’erreur dont témoigne un palais voisin, où la décoration fut confiée aux seuls artistes détenteurs des  meilleures notes de civisme, il opta délibérément sans s’inquiéter d’autre chose, pour les plus audacieux de ses enfants, et les plus purement modernes ; Picasso et Miro. Car neuf fois sur dix, les artistes les plus considérables sont des citoyens distraits. Je ne vois ni Delacroix ni Cézanne, ces martyres de la passion intérieur, et qui servirent si bien leur pays selon leurs seules ressources collectionnant les certificats de bonne conduite, c’est l’œuvre d’art qui continue l’artiste mort, sa tâche rédemptrice. Le panneau de Miro au sommet de l’escalier, assemble des couleurs victorieuses ; celui de Picasso, peint en camaïeu, raconte à l’aide des métaphores plastiques les plus persuasives, la terrible nuit, de Guernica. Je plains ceux que n’émeut pas cette terrible peinture. (pas de signature)

 

30 mars 1939 Ce Soir

Nul ne doute, que, cet ensemble d’œuvres de M. Joan Miro, n’attire un public considérable à la Galerie d’Anjou (29 rue d’Anjou) car les expositions de ce Catalan sont rares et sa personnalité est justement célèbre. En montrant quelques œuvres purement réalistes M. Miro avoue qu’elles n’ussent pas suffi à lui assurer la réputation mondiale de ses combinaisons imaginaires plus récentes. Mais ses variations sur un rêve, et ses ébauches abstraites sont agréables à tout un public qui, ne s’embarrassant pas de satisfactions picturales, recherche dans des jeux surréalistes et des graphiques spirituels les secrets d’un poète authentique. Il y a pourtant dans les tableaux où une tache blanche et quelques tons rompus jouent avec les réserves d’un carton, des préoccupations de peintre qui rappellent certains effets d’anciennes peintures à la colle de Vuillard. George Besson

 

29 mars 1945 Ce soir

Dans le monde de Joan Miro

Il y a plus de dix ans qu’un numéro des « Cahiers d’art » nous apportait au fond de notre lointaine province des images, tour à tour, déchirantes ou paisibles de l’univers coloré de Joan Miro. Puis le trou de la guerre nous avait privé de la stridente des bleus rayés d’un léger trait jaune, qui était échelle ou fumée ; et voilà que la galerie Vendôme fait aujourd’hui une exposition d’ensemble. Les toiles s’échelonnent de 1915 à 1938 c’est-à-dire qu’elles vont de la «poétique du réel» ainsi que le note Louis Parrot, à la réalité de la poésie. Un petit paysage « La Ferme» nous montre tout le parti que Miro sut tirer des volumes chaudement colorés, comme le «Gentelman» nous prouve que l’humour et la tendresse envers l’humain savent s’accommoder d’un vert éclatant et d’un rouge pur.

Dans un angle un curieux objet de bois blanc évoque le goût de Miro pour la simplicité souriante en même temps, que sa richesse d’imagination et l’on ne peut mieux faire, pour terminer cette chronique que citer cette phrase de la préface : « L’univers de Joan Miro est celui de l’innocence. Cet homme rude, dont le visage aux traits durement dessinés s’illumine de cette même flamme qui donnait tant de prix aux portraits que peignaient jadis les grands maîtres espagnols, est un artiste d’une extrême délicatesse ». Jean Bourret

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