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Vie de La Brochure
6 février 2019

Moissac, Edmond, Cyrano, Cinéma

EDMOND Bande Annonce (Comédie, 2019) 'n ce moment au ciné de Moissac)

 Inépuisable ce Cyrano de Bergerac ! Cette fois c’est au cinéma qu’on voit vivre l’auteur de la pièce, Edmond Rostand. Quelle est la part de fiction et la part de réalité dans cette naissance de la pièce majeure du jeune poète ?

Réalisé par Alexis Michalik (il y joue le rôle de Feydeau), ce dernier adapte sa pièce de théâtre Edmond (couronnée de cinq Molières en 2017), créée en 2016 au théâtre du Palais Royal. Thomas Solivérès y incarne le dramaturge Edmond Rostand.

En 1897, à Paris. Le jeune Edmond Rostand n'a rien écrit depuis deux ans lorsqu'il propose un rôle au célèbre Constant Coquelin. Le seul problème : la pièce n'est pas écrite, il n'a que le titre : Cyrano de Bergerac. Entre les histoires d'amour de son meilleur ami, les caprices des actrices, la jalousie de sa femme, le manque d'enthousiasme de son entourage, Edmond se met à écrire cette pièce à laquelle personne ne croit.

Il s’agit d’un film à rebondissements, rondement mené, dans l’esprit de la pièce puisqu’il y à la fois comédie et tragédie. Une pièce qui serait née du hasard, du besoin d’argent, de la rencontre avec un comédien et de la lutte contre la Comédie française. Avec une muse en toile de fond. Un Cyrano totalement inventé qui pour les dernières scènes se retrouve dans le cloître de Moissac ! Alors que tout tourne autour d’un théâtre, autour d’une pièce qui se joue dans le théâtre, voilà qu’à la fin c’est le cloître qui sert de décor !  JPD 

J'ai déjà évoqué Cyrano : ICI

Article La Nouvelle République

Enthousiasme, appétit, talent, esprit de troupe Qu’est-ce qui peut le plus justement définir Alexis Michalik ? A 36 ans, ce grand blond aux yeux bleus est assis sur le toit du monde théâtral. Même s’il est couvert de Molière et que son ascension s’est faite au son du brigadier, ses rêves premiers allaient davantage vers les salles obscures, en tout cas pour cet Edmond, chronique romancée de la création de Cyrano de Bergerac par Rostand.

 C’est à Sarlat, pendant le Festival du film, qu’Alexis Michalik nous avait donné rendez-vous pour parler de l’adaptation de sa pièce, Edmond, un film pétillant, intelligent et sensible, jubilatoire.

Vous souvenez-vous de la première fois où vous avez entendu parler de « Cyrano » ?

« C’était au club théâtre de mon collège. Mais je ne l’ai jamais joué… Je suis un peu jeune encore. »

Savez-vous combien de fois a été jouée votre pièce « Edmond » ?

« Au moment où le film va sortir, on ne sera pas loin des 900 représentations. Ça a démarré en septembre 2016 au théâtre du Palais-Royal et ça ne s’est jamais arrêté depuis. »

Au fil de cette longue carrière de la pièce, avez-vous déjà eu une réaction de Depardieu ?

« Non, il n’est encore jamais venu. Il est pourtant plus que bienvenu ! Mais nous avons déjà eu, entre autres, Michel Bouquet, Jean-Paul Belmondo. »

Une telle pièce est-elle compliquée à adapter pour le cinéma ?

« C’était d’abord un scénario. J’ai ce film en tête depuis quinze ans. Il y a quatre-cinq ans, j’en ai parlé à des producteurs… Mais on n’a pas réussi à le financer alors nous l’avons monté au théâtre. Le succès de la pièce a permis le film. C’est une chouette aventure. »

Pour écrire l’histoire, vous êtes-vous uniquement basé sur des faits historiques ?

« C’est un peu comme quand Rostand écrit Cyrano, il s’est vachement documenté sur le vrai personnage avant d’écrire son histoire pour sublimer la réalité. J’ai un peu fait la même chose. Je me suis beaucoup documenté sur Edmond Rostand avant de prendre des libertés. Par exemple, il n’écrit pas la pièce en trois semaines et le personnage de Jeanne, que joue Lucie Boujenah, n’existe pas… »

Quelle est la différence de plaisir entre mettre en scène au théâtre ou au cinéma ?

« Dans les deux cas, c’est un peu être le capitaine. Mais au cinéma, il y a beaucoup plus de monde à prendre en compte. Il faut aimer être le chef d’équipe. Le tournage a duré deux mois, la création de la pièce aussi, mais au théâtre, on est davantage en vase clos. D’autre part, le cinéma est plus confortable parce qu’on nous chouchoute, on nous demande si on veut une boisson chaude, on est à l’hôtel… Au théâtre, c’est plus spartiate. »

C’est innocent que vous vous soyez attribué le rôle de Feydeau dans le film ? Vous auriez pu choisir celui de Tchekov !

« Vous savez quoi ? J’ai failli ! Mais comme l’acteur à qui j’avais proposé Feydeau nous a lâché un mois avant le tournage, j’ai repris son rôle et j’étais très content. On a trouvé quelqu’un d’autre pour Tchekov. »

Est-ce que les répétitions pour le film étaient comparables au travail qui peut se faire pour une pièce ?

« Clairement oui. On faisait des filages, avec la musique en plus puisque le compositeur, Romain Trouillet, qui est un génie de la musique et avait déjà composé la partition de la pièce, a pu faire une musique orchestrale avec cinquante musiciens. »

Êtes-vous particulièrement attaché au 19e siècle, puisque « Le cercle des illusionnistes », pour lequel vous avez reçu deux Molière, se déroule à la même époque ?

« Oui, j’adore le 19e. Parce ce que c’est le siècle du théâtre parisien. Avant 1800, il n’y a pas de théâtre à Paris et, à partir de 1900, le cinéma arrive. Entre les deux, il y a un moment pendant lequel le théâtre est le seul divertissement existant. Et puis il y a les valses politiques : l’Empire, la République, la monarchie constitutionnelle. C’est une période passionnante. »

Est-ce que le moment où « Edmond » sortira de votre vie vous angoisse ?

« En fait, je ne sais pas s’il va sortir de ma vie un jour. Je n’ai pas idée de quand cette aventure prendra fin : Cyrano n’est pas sorti de la vie de Depardieu à mon avis. En mars, Edmond se monte en Angleterre, en anglais. Je suis en train de suivre le casting. La BD est sortie, le livre de poche aussi. L’aventure continue. »

Le triomphe théâtral, d’après ce que vous dites, c’est un heureux accident. Alors vous considérez-vous davantage un homme de cinéma ou de théâtre ?

« Si j’ai le droit, je veux bien être les deux : c’est complémentaire. Je ressens du plaisir dans les deux disciplines. Ainsi, je ne sais pas si, après, je vais entreprendre une pièce, un film, une série, une comédie musicale : je n’en sais rien du tout et c’est ça qui est chouette. Être metteur en scène, c’est l’amour de prendre des responsabilités. Acteur, c’est aimer être l’instrument, se laisser porter et en même temps inventer. Théâtre, cinéma ? On verra. »

Vous avez sans doute conscience d’avoir fait un parcours exceptionnel. Qu’est-ce qui vous manque aujourd’hui ?

« Plus j’ai la chance de faire ce genre de projets, plus je suis heureux. Déjà, être sur le plateau tous les jours c’est un vrai bonheur. Edmond, ça fait quinze ans que je rêve de ce tournage et, même si ça représentait une grosse responsabilité, j’étais fou de joie. Je suis très fier du film. »

Vous semblez dire, si on s’en réfère au duo hilarant du film, que les producteurs sont des proxénètes ?

« Je vais vous faire une confidence, c’est un truc que j’ai piqué à une pièce qui s’appelle Kiss me Kate. C’est une comédie musicale anglaise tirée de La mégère apprivoisée. Dans Kiss me Kate, les protagonistes montent La Mégère apprivoisée en comédie musicale et il y a deux gangsters qui viennent réclamer une dette. Au début, ils n’y connaissent rien mais petit à petit, ils se prennent au jeu. »

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